Pilier de la scène extrême néerlandaise, God Dethroned est de retour en 2020 avec Illuminati, son onzième album !
Après trois albums portés sur la 1ère Guerre Mondiale plus précisément, les hollandais reviennent à leurs premières amours en proposant un Blackened Death à la gloire du Grand Cornu et de ses sbires, pour le plus grand plaisir des aficionados !
Alors, que se cache-t-il derrière ce magnifique artwork réalisé par le polonais Michal Xaay Loranc ?
Dès la première note, le décor se plante avec un mid tempo martial soutenu par des claviers et une ligne mélodique lancinante à la guitare. Illuminati ouvre cet album par une montée en puissance dont God Dethroned a le secret.
Entre un couplet tout en lourdeur, un refrain aux airs d’hymne en devenir, puissant et lumineux, une accélération aux sonorités typiques de leur Art et un pont que n’aurait pas renié le Dimmu Borgir de l’époque Spiritual Black Dimensions ou Puritanical Euphoric Misanthropia, le ton est donné : cet album ne fera pas de concessions.
Broken Halo revêt des atours plus orientés Black, dans un titre où il n’est pas question d’autre chose que de réduire le jardin d’Eden en cendre, pour la faire simple.
A grands renforts de blast, ce titre, s’il ne brille pas forcément par l’originalité de ses paroles (mais est-ce vraiment ce qu’on attend d’un groupe de Blackened Death en 2020 ?), est un nouvel exemple de la maîtrise dont fait preuve le combo pour pondre des riffs assassins et des compos qui te martèlent le crâne jusqu’à plus soif !
Spirit of Beelzebub et Satan Spawn suivent la même tendance à la haine primaire, se voyant néanmoins relevés par la présence de chœurs, que l’on n’avait pas vu apparaître dans les albums précédents de la formation menée par un Henri Sattler toujours en grande forme.
Aux antipodes de ces démonstrations de rage, on retrouve Book of Lies, titre lent où les claviers et la mélodie sont remis en avant. Les leads de guitare harmonisés prennent aux tripes, le refrain a un petit côté Hypocrisy auquel votre serviteur ne reste clairement pas insensible, et ce solo Heavy à souhait finit d’enfoncer le clou pour hisser Book of Lies au rang de titre immanquable de cet album.
Une fois passée la surprise de cet arpège entraînant (qui rappelle une fois de plus la bande à Tägtgren) en intro, Gabriel révèle lui aussi un fort potentiel mélodique, que le groupe a décidément appris à renforcer au fil des années pour en faire une réelle marque de fabrique.
Le retour des chœurs sur Eye of Horus apporte une touche épique du meilleur effet, rajoutant un aspect dramatique à cet autre excellent titre.
Servi par une prod’ impeccable, Illuminati alterne donc tout au long de ces 9 titres (dont un petit interlude avant le grand final) violence élémentaire (Spirit of Beelzebub, Satan Spawn) et moments de grâce (Book of Lies, Gabriel, Eye of Horus).
En plaçant la recherche mélodique au centre de son processus créatif, God Dethroned transforme une fois de plus l’essai avec Illuminati.