Ce dimanche 28 avril je me rends au Trabendo pour un concert que j’attendais depuis longtemps : après la claque magistrale que Battle Beast m’avait mise au Motocultor 2017 j’avais hâte de les revoir en live. Presque deux ans plus tard c’est donc exaucé, avec entre temps la sortie de No More Hollywood Endings, quoi qu’il reste un bon album n’est pas au niveau de son génial prédécesseur selon moi.
La soirée commence avec une découverte : Arion, compatriotes de la tête d’affiche. Ils démarrent fort avec leur power teinté de heavy très dynamique. Fort en ambiance, le public répond présent, mais aussi fort en son. On ne peut pas baisser un chouïa ? ça sature un peu la tête là, en plus de parfois masquer la voix du chanteur qui a pourtant une tessiture assez originale dans ce style de musique et qui rend très bien. Arion dégage de la sympathie et s’accorde très vite les faveurs du public qui vraisemblablement s’éclate. En guise de transition entre deux morceaux, les membres du groupe s’amusent à teaser Battle Beast en jouant quelques secondes d’intro ou quelques riffs de leurs aînés mais retournent très vite aux leurs, très bien exécutés et avec de la joie sur scène.
La performance d’Arion est un plaisir qui a le mérite de très bien chauffer la salle dans un style proche de Battle Beast mais en gardant sa personnalité propre. Une bonne découverte donc.
Mais tout aussi bons qu’ils aient pu être, les membres d’Arion ne peuvent pas rivaliser avec Battle Beast et la ferveur de leurs fans. Lorsqu’approche le démarrage du set, on sent une fébrilité qui monte dans la salle, comme si toute l’attente se condensait en une excitation palpable.
Comme à son habitude Pyry le batteur entre le premier et harangue la foule sous une intro épique préenregistrée, tandis que les autres membres entrent en scène assez sobrement, sans chichis mais en adressant moulte sourires et signes aux premiers rangs de la fosse… et Noora débarque, en robe argentée, la tête surmontée de cornes à la Maléfique.
C’est bien le No More Hollywood Endings tour et le show démarre sur le même morceau que l’album. Unbroken, de son petit nom, nous jette immédiatement dans l’ambiance du groupe. Mais les morceaux suivants quittent cet album et nous ramènent pour mon plus grand plaisir vers Bringer of Pain : Familiar Hell nous rappelle si on en a encore besoin que Noora a une superbe voix et Straight to the Heart qu’elle est capable de nous cogner avec. Dans le public c’est le délire. Tout le monde est complètement à fond et chante à tue-tête avec la reine du soir.
La suite du set est très majoritairement composée de morceaux de No More Hollywood Ending. Étrangement même si les morceaux s’enchaînent assez rapidement on n’a pas l’impression que la cadence est folle, comme parfois où il semblerait que des groupes cherchent à caser le maximum de titres dans le temps imparti. Ce qui joue là dessus c’est surtout le fait que Battle Beast ne coupe aucune intro de morceau, chacun est complètement développé de bout en bout, prend donc le temps de démarrer et de nous laisser rentrer dedans. Globalement la communication est plutôt minimaliste mais extrêmement joyeuse et communicative, tellement même que les cris de joie du public font perdre le fil des interventions du bassiste Eero.
Après une grosse phase NMHE surtout marquée par le titre The Golden Horde qui a su entraîner le public dans une histoire épique, on retrouve un classique du groupe : Out of Control qui fait littéralement exploser la foule présente à chaque refrain. Même la voix de Noora peine à passer au delà du volume sonore du public c’est impressionnant à voir et extrêmement plaisant… mais ce n’est rien comparé à ce qui suit. Eero nous introduit le morceau qui leur avait fait penser que la péniche du Petit Bain allait couler sous les ardeurs du public lors de leur dernier passage à Paris. Avant même qu’il annonce le titre beaucoup d’entre nous savaient que le paroxysme de la soirée arrivait avec Bastard son of Odin, superbement exécutée devant un public fou communiant avec le groupe. Un vrai frisson de ceux que l’on ressent lors des meilleurs concerts.
Ils sont bien en peine pour nous calmer le temps de nous présenter la drôlerie kitsch du soir : une batterie électronique lumineuse dont Janne jouera à l’aide de baguettes orange fluo sur The Hero.
Et c’est le moment où le concert bascule dans un côté bon enfant assez improbable où les transitions se font entre autres avec des mimétismes de séances de sport avec les instruments en guise de poids. Et étonnamment sans rien entamer du côté épique transmis par le groupe. Les membres arrêtent un instant le concert pour trinquer à l’anniversaire de leur ingé son, puis font chanter “il est des nôtres” au public pendant que tous descendent un verre de gin tonic.
Et si le set semble se terminer par le titre No More Hollywood Endings, c’est finalement l’album Bringer of Pain qui fournit les deux titres du rappel avec King for a Day et Beyond the Burning Skies.
L’arrêt est presque brutal et tandis que le groupe salue et remercie son public encore et encore, on a du mal à ne pas s’attendre à un autre morceau… non ? Vraiment ? Il faut croire que toutes les belles soirées ont une fin.
Une très belle soirée organisée par Live Nation et un Trabendo toujours aussi accueillant!