Attachés vos ceinture, on parle de choses sérieuses : voici le dernier bébé de Xaon et si vous ne connaissez pas, je vous invite grandement à jeter une oreille ! Xaon a été lancé sous l’impulsion du lead-guitariste Vincent. Depuis trois ans, Rob le chanteur est venu se greffer à l’aventure et en est partie prenante. Sur cet album, on retrouve Klin à la guitare, John à la basse et Julien à la batterie.
Solipsis est le deuxième opus du groupe Suisse, mixé en un temps record pour pouvoir être prêt lors de la tournée avec SepticFlesh, Krisiun et Diabolical en mars dernier.
Le concept de l’album se trouve dans son titre, il s’agit du solipsisme, (non c’est pas une blague à la Djamel version H, quoique…) il s’agit de la théorie que le soi est la seule manifestation de conscience dont nous ne puissions pas douter. L’album interroge la solitude, les illusions projetées par soi, le doute, la métaphysique, et j’en passe.
J’ai eu un énorme coup de cœur pour l’artwork. Il est signé Misanthropic-art. Un petit bijou de pochette ! L’illustrateur n’en est pas à son coup d’essai car il a signé la pochette de l’album précédent, Drift et il travaille aussi avec des groupes comme Hideous Divinity. On attend avec impatience les t-shirts car c’est aussi ce monsieur qui s’y colle. Que dire de plus, pour moi c’est une opération réussie sur toute la ligne.
Vous êtes prêt ? Vous allez prendre une petite claque bien sympa. Promis juré.
L’album débute sur Monolith, un très très bon morceau aussi bon sur CD qu’en live. Un peu long à démarrer mais bien pêchu, entre le death et le black sympho. Le refrain est vraiment excellent avec les voix en chœur. Une bonne entrée en matière entièrement validée. Pour les amateurs du genre, on y retrouve tous les ingrédients qui ont déjà fait leur preuve chez Septic et Dimmu. Viens ensuite Carillon, qui selon Rob le chanteur est le morceau permettant de rentrer un peu plus dans l’univers Xaon : du death, du sympho, du nerveux, du mélodique. Tout s’enchaîne de façon harmonieuse et efficace. Le chant est lui aussi très riche. Solipsis déboule et les premières 20 secondes vont vous rappeler des petites choses. C’est un riff qui hante et qui se déroule tout au long du morceau. Il s’agit du premier extrait de l’album et aussi du tout premier clip. Ce morceau a mis tout le monde d’accord dans mon entourage. Il n’y a rien à jeter : c’est riche musicalement et vocalement. Il y a même quelques passages à la Septic qui ne sont pas désagréables. Je vous laisse juger ici :
Les titre suivants, Mobius et Eros, sont des titres un peu problématiques pour moi. Le premier a une sonorité originale presque orientale avec un chant beaucoup plus brutal. Est-ce la voix claire ou le côté parfois un peu trop prog, qui font que j’accroche moins? Le second est un titre tout en longueur qui explore le metal symphonique, et se termine par du death sympho. Eros est un peu un deux en un.
Cipher est morceau un peu plus death, surtout au niveau chant. Les passages sympho et mélodique tranchent un peu mais passent étonnement bien. La voix du chanteur se module du death au black, jusqu’au chant clair et rend ce morceau vraiment intéressant. Ce côté un peu malsain en fond donne une ambiance que j’apprécie particulièrement. L’enchaînement avec Beast se fait tout en douceur, le refrain symphonique est très prenant. Les passages plus rapides rappellent un peu Flesh God saison Labyrinth, ou tout simplement Dimmu.
River est un morceau très calme, onirique, introspectif. Une parfaite introduction pour le morceau suivant : Mask . Ce dernier titre est très puissant. C’est un autre de mes favoris, qui vient parfaitement conclure l’album.
Solpisis est dans une dynamique complètement différente de Drift l’album précédent, que vous pouvez trouver sur leur Bandcamp. Il semble plus abouti, plus direct sur certains titres. La voix de Rob au chant est riche et variée : un gros travail sans nul doute. La batterie assure : on ne dirait pas que les morceaux ont été fait sur le moment. Vous l’aurez compris, cet album est excellent, je suis la première surprise, et il n’y a pas que moi à avoir aimé : le rédac chef a adoré.
Solipsis
Xaon
2019