Chaque sortie d’un album d’Amon Amarth est un petit évènement en lui-même. Après l’excellent Jomsviking et des tournées mondiales presque ininterrompues depuis près de trois ans, le groupe est retourné en studio pour tenter de dépasser encore le niveau qu’ils avaient déjà atteint avec l’album de 2016. Berserker sort donc le 3 mai et il est temps de le décortiquer un peu, afin de voir ce qu’il va ressortir de cette nouvelle production !
Fafner’s Gold débute l’écoute avec ce son de guitare très folk, proposant une mélodie sympathique avant qu’elle ne soit reprise par la version électrique renforcée par la batterie et que le rythme ne s’accélère. Pas de doutes, on est face à du Amon Amarth, et ce n’est pas la voix rauque de Johan qui va nous faire changer d’avis. Et pourtant je n’ai pas retrouvé immédiatement cet allant que j’avais ressenti sur l’album précédent. Mais attendons de voir ce qu’il en est sur le reste de l’album ! Crack The Sky qui vient ensuite est encore plus rythmée et dansante, proposant un son assez heavy. Je retrouve ii éjà plus l’énergie qui se dégageait précédemment et c’est tant mieux ! Mjölner, Hammer Of Thor est assez intriguante au départ avec ce son de cloche avant que les guitares ne commencent leur litanie et que l’ensemble se fasse plus rythmé et guerrier. Je me suis clairement retrouvé dans l’ambiance du Amon Amarth de l’époque Twilight of the Thunder God et ce n’est pas forcément un mal… Shield Wall propose à son tour une guitare entêtante et de bons rythmes. On retrouve donc les suédois en version pur jus, non édulcoré et ça fait plaisir. Valkyria reprend les mêmes bases que la piste précédente et ça fonctionne tout aussi bien : la mélodie est juste prenante tandis que la voix du chanteur ajoute son sel de violence. Raven’s Flight a tout de la chanson porte-étendard pour cet album : de l’efficacité, du brutal, une ligne mélodique intéressante, et ce n’est pas pour rien que le groupe ne va pas, je pense, se priver de la jouer sur scène tant elle représente bien cet album.
Ironside débute de manière assez étrange avec une marche militaire lente et jouée étrangement, mais bien vite les grosses guitares reprennent le dessus et on retrouve notre terrain connu. When Once Again We Cant Set Our Sails, Wings Of Eagles et Into The Dark sont également de la même veine : puissantes, death et prenantes. Mais des mentions spéciales vont aller à Skoll and Hati et The Berserker at Stamford Bridge. La première est très rapide, ajoutant un sentiment d’urgence qui m’a vraiment beaucoup plu, tandis que Johan fait toujours des merveilles avec sa voix. The Berserker at Stamford Bridge, chanson annoncée et attendue par le public, fait office ici de meilleure piste de l’album et cela s’explique parfaitement car j’ai vraiment eu l’impression de retrouver le côté conteur du groupe que j’avais adoré sur Jomsviking. Rythmes lents, aucune urgence dans la musique et la voix du chanteur nous conte l’histoire de ce berserker à la bataille de Stamford. Et personnellement je trouve que ça marche merveilleusement bien !
Ce Berserker m’a laissé un sentiment doux-amer étonnamment. En tant que fan du groupe j’ai bien reconnu leur son et les ambiances qu’ils délivrent, rien à dire là-dessus bien évidemment, mais il m’a manqué cette impression de plonger dans un moment épique de l’histoire viking que Jomsviking m’avait proposé. Nous sommes donc face à un excellent album d’Amon Amarth, c’est indéniable évidemment, mais le groupe a, à mon sens, moins cherché à innover qu’avant, revenant à des bases connues et c’est peut-être un peu dommage… Mais le fait est que j’ai tout de même hâte de les voir sur leur tournée c’est certain !
Berserker
Amon Amarth
Metal Blade Records
2019