Verdun est un groupe de Doom, originaire de Montpellier, et qui sort ces jours-ci son nouvel album, intitulé de manière évocatrice Astral Sabbath. Le quartet va donc essayer de nous emmener de nouveau dans leur univers sombre et inquiétant, trois ans après leur premier opus, The Eternal Drift’s Canticles.
L’une des premières choses à savoir concernant le Doom, c’est que les morceaux sont longs, très longs, et Return of the Space Martyr qui ouvre l’album ne va pas déroger à cette règle immuable. Dès les premiers accords on sent bien que l’on est face à une lourdeur, une chape de plomb musicale nous tombe dessus avant que la voix de David Sadok ne vienne finir le travail de conquête de nos oreilles. Une entrée en matière à la fois puissante, mélodique et immersive. Darkness Has Called My Name ne va pas changer réellement le type d’ambiance puisque nous découvrons un autre aspect de la musique de ce groupe, un tempo un poil plus saccadé, mais toujours cette sensation de noirceurs insondables. En tous cas nous sommes clairement face à un groupe qui sait ce qu’il fait. Et bien entendu la chanson fait une dizaine de minutes ! Petite pause instrumentale avec интерлюдия (qui signifie Interlude en serbe) qui nous plonge dans une ambiance à la fois profonde et aérienne. Venom (S) revient aux bases avec quelque chose de très très sombre et torturé pour plus de huit minutes. C’est bon, c’est intense de bout en bout. Le Doom est pour moi l’un des styles de metal les plus techniques car du fait de sa lenteur la moindre erreur se voit. Et ici tout est parfaitement impeccable.
On passe à The Second Sun qui propose un peu de lumière dans sa musique, quelque chose d’un peu plus aérien, qui nous offre la possibilité de respirer avant de replonger dans les ténèbres éternelles de Verdun. L’Enfant Nouveau nous permet de repénétrer dans cette obscurité, le tout chanté en français. C’est assez rare dans ce style pour être noté, et cela passe vraiment bien dans les oreilles. Ästräl Säbbäth conclue l’ensemble de très belle manière et la plongée dans l’univers de Verdun est malheureusement déjà terminée…
Avec ce second album je peux clairement dire que Verdun m’a conquis de bout en bout. Chacune des chansons de cet Astral Sabbath est un petit bijou de composition, de noirceur, de complexité et de plaisir musical. Rien à redire de bout en bout la musique bouillonne en nous et j’ai vraiment adoré…
Astral Sabbath
Verdun
Throatruiner Records
2019