Son nom est Connor McLeod. Mort au combat dans les Highlands au Xii? siècle, il est revenu à la vie et a découvert son immortalité. Formé par Ramirez, il va voir défiler les siècles et affronter le plus dangereux des immortels : le Kurgan.
Les années 80 sont un terreau fertile pour les franchises et Highlander peut vraiment répondre à cette définition : du film d’origine découle deux suites, une série télé, des dessins animés et même un anime. Cette descendance nombreuse est loin d’être uniforme ou qualitativement au même niveau. L’univers créé s’adapte à chaque support. Mais alors qu’un énième reboot est dans les cartons, on peut s’interroger sur le premier film, réalisé par Russell Mulcahy : vaut-il encore le coup en 2019 de découvrir cet opus ?
Connor McLeod (Christophe Lambert en mode Droopy) est immortel. Il est arrêté alors qu’il fuyait une scène de crime horrible : une décapitation. Mais aucune arme n’est retrouvée et il est relâché. La médecin légiste de la police, Brenda Wyatt (Roxanne Hart), fait alors une incroyable découverte : la lame qui a servi à l’assassinat serait millénaire. Elle se met à enquêter de son côté.
Voilà pour le scénario qui va vite laisser de côté l’enquête pour se plonger dans la vie de Connor, ses doutes, ses échecs. Il va faire de nombreuses rencontres à travers divers flashbacks dont Ramirez, interprété par Sean Connery. À la revoyure, on s’étonne de son peu de temps de présence à l’écran, où il joue les mentors avant de mourir en quelques minutes à peine.
L’histoire s’achevant à la fin du film, il est difficile de comprendre la nécessité de produire des suites (sauf un intérêt financier, bien sûr), le récit se terminant de manière fermé, contrairement à beaucoup d’autres franchises d’alors, Alien ou Robocop par exemple.
Le saut visuel dans le passé est un peu violent. Highlander incarne une esthétique années 80 car Mulcahy, ex réalisateur de clips, a ancré le film dans son époque pour les scènes au présent : néons, vêtements larges, etc. Heureusement, le montage intercale de nombreux flashbacks qui atténuent ce sentiment daté.
Russell Mulcahy se montre talentueux dans les moments les plus épiques, à l’image du combat Ramirez/Kurgan. Ce dernier, tourné en studio, évoque bien la puissance des deux adversaires et le duel homérique qu’ils sont en train de se livrer. Car c’est aussi un film avec peu de moyens qui réussit à raconter une histoire qui se tient sur une durée assez courte.
Côté qualités, on ne peut passer sous silence la performance de Clancy Brown en Kurgan. Impitoyable méchant, incarnation du Mal absolu, il est celui qu’il faut à tout prix abattre. Brown apporte de la folie là où Lambert impose un calme étudié et assez pesant avec sa mono expressivité. L’exubérance du Kurgan donne lieu à plusieurs scènes drôles ou accélératrices dans le récit, ce qui sauve Highlander du surplace. L’acteur y a gagné une image qui n’a perduré malgré d’autres interprétations marquantes (Starship Troopers notamment).
Tout le film est truffé de chansons de Queen. On l’a vu encore il y a peu avec le médiocre Bohemian Rhapsody, il suffit de mettre des musiques du groupe pour dynamiser le montage. Highlander joue cette carte à fond. On entend Queen à la radio, pendant les poursuites, ou afin d’évoquer l’amour grâce au splendide Who wants to live forever écrit par Brian May et orchestré avec brio par Michael Kamen. La fonction narrative de la musique est ici clairement en avant dans une bande son qui reprend une bonne partie de l’album Kind of Magic composé pour l’occasion (avec Princes of the universe, One vision, Gimme the Prize sous-titré aussi Kurgan’s Theme). Mais, par extension, cela date encore un peu plus Highlander, autant dire qu’il ne faut pas être allergique à Freddy Mercury et ses camarades avant de s’y lancer.
Conclusion
Highlander en 2019 peut-il encore se regarder ? Si le film a des qualités, il est aussi esthétiquement daté et pâtit d’une performance terne de Christophe Lambert. Si la nostalgie ne vous concerne pas (elle joue forcément sur moi), il ne faut pas être allergique aux années 80 et à Queen. Sans quoi, point de salut.
Highlander
Un film de Russell Mulcahy
Avec Christophe Lambert, Sean Connery, Clancy Brown, Roxanne Hart, Beatie Edney
Disponible en DVD et Blu-ray