Les sous-sols de « La Villette » ont tremblés un vendredi 13…
Une petite salle qui ne paye pas de mine mais qui a accueilli ce vendredi un « p’tit nouveau » : Lalo Cheeta & the Super Bombetas, et les habitués de la scène française, avec plus de 30 ans de carrière, les gentils-dégantés, Elmer Food Beat.
Concert annoncé pour 20h. C’est donc un peu en avance que je me dirige vers le Pena Festayre, restaurant et salle de concert à la Villette. La salle ouvre ses portes vers 19h45 pour faire rentrer les personnes allant au restaurant situé à l’étage de la salle de concert. Soit, un peu étrange comme organisation mais j’arrive à entrer pour faire un repérage des lieux. Je ne suis pas la seule car au final, on fait entrer tout le monde.
Le public commence tranquillement à remplir les lieux et profite du bar tandis que j’attends devant la scène pour ne pas en manquer une miette.
Je prends connaissance un peu par hasard de l’organisation de la soirée, et oh… je comprends mieux pourquoi beaucoup ont préféré manger en arrivant. Un rétroprojecteur au milieu de la scène qui diffuse des clips jusque 20h40, la première partie qui est programmée à 20h40 au lieu de 20h comme annoncé, et Elmer Food Beat qui passe à 22h. Le temps commence à être un peu long.
20h40 les lumières se baissent, le rétroprojecteur se lève, et place à la première partie : Lalo Cheeta & the Super Bombetas. Tous arrivent sur scène avec classes, très bien habillés, costumes et chapeaux, et voilà un retour dans le passé bien annoncé, place aux années soixante !
Du Rock Swing mambo avec sur scène saxophone (Yacine Baroudi), trompette (El Manicero), clavier (Myrto), guitare (Lucas Itié), basse (Holy Dan) et batterie pour accompagner le chanteur et guitariste Lalo Cheeta.
Ça swing et c’est très dansant, les chœurs assurés par le bassiste avec une voix grave qui donne vraiment une belle dimension aux chansons ainsi que les cuivres qui sont superbes, le son est pas mal et la magie opère… Les chansons sont assez « simples » mais ça fonctionne puisque le public comment à s’agrandir, et ça commence à danser assez rapidement. Les chansons sont « simples » et entraînantes, c’est frais tout en étant rétro, il ne manque plus que les robes à pois et les nœuds dans les cheveux pour une ambiance rockabilly Le chanteur n’hésite pas à descendre de la scène, danser avec le public un début de rock endiablé et même si la scène n’est pas grande, ça ne l’empêche pas de sauter et danser en se figeant pour prendre parfois des pauses très « yéyé »
Ce petit nouveau (ils existent depuis 4 ans environ) à déjà à son actif quelques belles salles, et à ce train-là, on leur souhaite de continuer sur leur lancée…
Le restaurant se vide et le public commence à descendre et à envahir la salle. C’est qu’ils sont attendus ! Elmer Food Beat, groupe fondé en 1986 (c’est un temps que les moins de 35 ans ne peuvent pas connaître…) était à l’époque dans la catégorie du rock alternatif français (au même titre que la Mano Négra, Ludwing Von 88 ou les Bérruriers Noirs). Groupe engagé (avec par exemple « Le plastique c’est fantastique ») et bucolique (« Daniela », « Caroline », « Couroucoucou ») Manou Ramirez (chanteur) et sa bande se font remarqué rapidement et encore aujourd’hui savent se faire entendre avec des chansons cultes et pour certaines hélas encore d’actualité…
Et le pari est plus que réussi ! C’est qu’ils ont encore une énergie de folie et contagieuse plus de 30 ans après leur débuts ! La guitare de Grand Lolo (Laurent Lachater) sonne du tonnerre les musiciens ont une banane d’enfer, Manou avec son peignoir et son épuisette fait le show et on peut lire sur leurs visages qu’ils s’amusent autant que nous. Le public connaît toutes les chansons, ça chante à tue-tête, ça remue, ça saute, bref, une ambiance de folie complètement dégantée !
Tous les classiques du groupe y passent, « La Caissière de chez Leclerc », « l’infirmière » « A poil les filles », et j’en passe tellement la liste est longue (un set-liste de plus de 20 chansons tout de même).
Leurs concerts sont rares, mais le public est toujours là, l’attente en valait la peine, et en sortant de la salle pour prendre l’air, le sol de la place de la Villette tremblait sous mes pieds. Je suis retournée, le temps d’une soirée, à mon adolescence. Chapeaux les gars…