Alors en fait je ne connais pas du tout ce groupe et j’ai un peu flashé sur la pochette de l’album qui représente une tête de tigre sur un fond rose fluo (le fond jaune fluo est réservé au single Animal). Il faut avouer que ça attire l’attention…
Actif depuis 1999, les Norvégiens de Shining ont depuis longtemps renversé les codes du Metal en mélangeant du Prog, de l’expérimental, du technique, de l’Indus ou du Jazz grâce à l’esprit artistique développé par le talentueux Jørgen Munkeby qui n’est autre que frontman, saxophoniste de formation, guitariste, compositeur principal du groupe et diplômé de l’Académie norvégienne de musique (rien que ça !). Depuis deux décennies, le quintet nordique collectionne de nombreuses récompenses musicales et quelques tournées avec des artistes de renommée publique tels que Dillinger Escape Plan ou Devin Townsend, entre autres…
Il y a deux mois à peine que Animal est sorti et ce nouvel opus a déjà fait couler beaucoup d’encre. Les avis sont partagés sur la toile et provoquent parfois l’incompréhension de certains chroniqueurs face au changement de style musical du groupe, passant du concept musical BlackJazz au Pop Rock. Pour ma part je rentre dans le game dès le premier morceau : Take me sonne très Rock et présente assez bien tant sur la forme que sur le fond. La structure du morceau est bien pensée et le chant clair qui s’alterne avec le chant crié donne à l’ensemble un style assez particulier, qu’on pourrait éventuellement ranger dans la case Rock Alternatif. Le (fameux) second titre Animal est celui qui m’a un peu convaincue d’écouter l’album en entier. Très dynamique et bien fichu, on dirait bien qu’il y a une place pour chaque instrument utilisé. My Church et Fight Song, les morceaux suivants mettent en avant un synthé puissant et bien présent pour introduire l’univers assez spécifique du groupe. Ça me fait penser à ces morceaux instrumentaux électroniques des années 80/90 et notamment au générique de la série Stranger Things par moment. Ici les guitares commencent à faire parler d’elles et les riffs énervés complètent parfaitement le chant crié qui est de plus en plus puissant au fil des titres. Il y a des parties “calmes” et parfois plus rapides, des changements de tempo bien placés, qui donnent cette idée de variations, et du coup je ne m’ennuie pas trop à l’écoute de l’album, composé seulement de dix titres. When the lights go out fait office d’une petite balade tranquille au premier abord puisque c’est, à mon sens, l’un des titres les plus calmes présents sur l’album. Bien que je trouve que le titre Smash it up ! soit relativement similaire à Animal, il n’en reste pas moins très dynamique et entraînant. Concernant When i’m gone et End, certaines parties me font penser au groupe britannique Muse et gardent effectivement ce léger côté Pop Rock énervé, agrémenté de clavier et de chœurs bien placés. Everything dies possède des sonorités Brit Pop couplées à des riffs et des lignes de chant plus Metal. Le mix est étonnant d’originalité !
L’album se clôture sur le doux Hole in the sky, en featuring avec la chanteuse et pianiste norvégienne, Linnea Dale. Le duo de voix posé sur un fond électronique donne un coté immersif qui n’est pas déplaisant.
En soit je trouve Animal accrocheur très propre et bien produit. Chacun des titres est vraiment différent et laisse vraiment de la place au chanteur pour crier ses paroles puissantes et dynamiques. Je me demande bien ce que ça peut donner en live cette histoire…
Animal
Shining
Spinefarm Records
2018
Il faut que je l’écoute (un de plus…).
J’avais pas mal aimé le précédent et j’avais aussi apprécié leur perfomance en première partie de Devin Townsend (avec rien de moins qu’une reprise de “21st Century Schizoid Man”, un morceau presque aussi vieux que moi).
Sans parler de leur hallucinant happening avec Enslaved lors d’un festival de jazz en Norvège…