Depuis des millénaires le continent Pellhinare est sous la coupe des fanatiques de Repseth. Après la disparition des derniers Titans, leur dieu victorieux a banni ses adversaires divins et leurs derniers soutiens au Pays de l’Oubli. Pourtant, au cœur même de Pellhinare, quelques combattants isolés, druides, métamorphes, Nerhafens ou Sélénites, défient sans relâche sa puissance et traquent les dernières parcelles de pouvoir titanesque. Lorsqu’un chevalier assoiffé de vengeance dérobe l’œil de Repseth, la relique la plus sacrée de l’Empire, l’ordre repsethi tremble. Nombreux sont ceux qui souhaitent utiliser les pouvoirs de la relique pour servir leurs propres desseins. Mais c’est sans compter sur la volonté sournoise et possessive de l’œil lui-même…
Alors voilà, je ne sais pas quoi dire sur ce livre. Enfin, je ne sais pas quoi dire de mal!
Dans la vie, il y a des romans qu’il faut avoir lus. Et bien L’Oeil de Repseth fait partie de ceux-là. Ce qui me met d’autant plus en joie c’est qu’il s’agit d’une trilogie et que je n’en ai donc pas fini avec Farhagen, Arwynn, Arcane et Armimène!
Ce premier tome de la saga Divinité Alpha est plus qu’une réussite. Un peu comme quand j’ai commencé Michel Robert et son cycle L’Agent des Ombres où je me suis dit dès le premier tome que c’était un chef-d’oeuvre. Bref. Malgré une couverture peu engageante et surtout pas du tout en accord avec l’intrigue, on est très vite plongé dans une ambiance de fantasy très particulière lorgnant parfois sur le steampunk, mais un steampunk un peu nouveau dans lequel Cluzeau y mêle habilement magie et ésotérisme. Alors au début, je me suis dit que tous ces noms de lieux, de personnages, de divinités et de cultes allaient être compliqués à situer sans au minimum une carte (oui je sais c’est très cliché, mais J’ADORE les cartes en début d’ouvrage!) et puis au final ce n’est pas du tout nécessaire. Par contre, il ne faut pas lire en diagonale si l’on veut bien comprendre l’univers créé par l’auteur (d’autant plus que sa plume est très littéraire). Mais comme il pose ici et là des références aux mythologies grecques et nordiques – mis à part le fait que cela donne une belle dimension épique à l’histoire – on arrive au final assez facilement à se repérer.
Cluzeau nous propose une fantasy très sombre (bon, j’ai lu “très violente”, mais n’exagérons rien non plus; c’est juste ce qu’il faut) avec une magie intrigante et des personnages très complexes. De mon côté, je retiendrais Arcane d’Orgéal qui m’a beaucoup plu et dont le mystérieux passé risque de changer la suite des événements. Son histoire m’a le plus touchée notamment parce que Cluzeau en fait une femme à la fois charismatique et forte tout en la soumettant physiquement et moralement à Farhagen. La métamorphe Armimène m’intrigue également; au final on peut dire que les personnages masculins sont ici moins intéressants que les figures féminines. Je ne dirais pas que “ah enfin ça change; c’est mieux!”, car on sent que ce n’est pas du tout de la démagogie de la part de l’auteur; plutôt un choix logique vu sa trame.
Les introductions de chapitres avec des extraits d’ouvrages imaginaires: là je dis MERCI parce que c’est un procédé que j’adore et qui n’est pas du tout facile à écrire. Il faut être capable de faire croire à son lecteur que son monde parallèle pourrait exister et qu’il possède une véritable Histoire. Cluzeau le fait ici à la perfection!
Au final, je ne vais pas faire une chronique de deux pages pour vous dire à chaque paragraphe de lire le premier tome de la saga Divinité Alpha, alors le mieux c’est de le dire une fois: lisez donc ce superbe roman!
L’Oeil de Repseth
Divinité Alpha – tome 1
Nicolas Cluzeau
Éditions du 38
16€