Et Dieu se leva du pied gauche est le troisième tome des aventures d’Evariste Fauconnier et d’Isabeau le Du, enquêteurs pour le moins efficace. Il s’agit donc du troisième polar d’Oren Miller publié aux éditions de l’Homme Sans Nom. Dans la même lignée des deux précédents tomes, c’est un roman haletant écrit de main de maître.
Dans ce troisième tome les aventures et notre duo d’enquêteurs vont nous emmener de la Venise romantique au bas fond d’une clinique en plein cœur de la forêt Suisse… mais je vous laisse au résumé proposé par l’éditeur, qui correspond parfaitement au roman.
« Après avoir avoué à sa femme qu’il avait toujours détesté le thé, Ambroise Perrin se défenestre sous les yeux médusés des personnes présentes. Dans un palace vénitien, Louise Duval se réveille d’une soirée de gala et découvre que sept de ses collègues sont morts au même moment dans leur lit de causes inexpliquées. Rien ne lie ces deux affaires. Si ce n’est leur mystère. C’est assez pour intéresser Évariste Fauconnier, enquêteur émérite spécialisé dans les affaires que personne ne peut résoudre. Entre crimes en série, esprits diaboliques et complots politiques, le fin limier va devoir dénouer les fils d’une gigantesque toile qui risque bien d’avaler son âme autant que sa raison. Car l’araignée a souvent le dessus sur le papillon. »
Il s’agit d’un roman à la couverture blanche dotée d’un photomontage de très grande qualité tranchant avec les deux précédents romans (qui avaient déjà des couvertures magnifiques). Nous devons cette couverture à François-Xavier Pavion qui a fait un travail remarquable. Notons que les éditions de L’Homme Sans Nom proposent une nouvelle esthétique générale pour le moins réussie.
Du côté du scénario nous retrouvons un polar très réussi comme toujours avec Oren Miller. Le duo d’enquêteurs va se retrouver confronté à des énigmes retorses, des personnages mystérieux et une ambiance sombre très glauque bien rendue. Le scénario de ce tome-ci est sans doute le plus complexe des trois tomes. Sorte de toile d’araignée où apparaissent les indices et fausses pistes les uns après les autres et qui ne donne une réponse qu’à la toute fin du roman. Ce scénario parfaitement maîtrisé par l’auteur est tellement dense et complexe qu’il serait difficile d’en dire plus sans malheureusement en dévoiler quelques mystères, ce qui gâcherait le plaisir de la lecture.
Du côté des personnages nous retrouvons notre cher Evariste Fauconnier et son apprenti Isabeau Le Du, toujours aussi efficaces et attachants. On découvre le beau monde de la Suisse et plus particulièrement celui de Neuchâtel. Nous sommes en pleine bourgeoisie où les secrets ont bon train et où tout doit être lissé pour se conformer à l’image. Les différents personnages que nous propose Oren Miller sont bien souvent d’une grande importance pour faire avancer le récit.
Comme à son habitude nous retrouvons la plume trempée dans le vitriol d’Oren Miller. Il s’agit d’une écriture caustique, incisive et qui ne laisse pas de place aux longueurs. En manipulant les mots, elle nous orientera très facilement sur de fausses pistes justes par des abus de langage ou des non-dits. Vous l’aurez compris son écriture est particulièrement agréable à lire, rendant ce polar encore meilleur.
En conclusion nous retiendrons que ce roman est particulièrement réussi. Oren Miller atteint ici le sommet de son Art. Roman impossible à lâcher tant que nous ne connaissons pas le dénouement final. L’autrice nous propose toujours des romans de qualité, celui-ci en étant une preuve de plus, il sera difficile d’attendre le prochain.
En bonus une Interview de l’auteur réalisée durant Livre Paris 2018
Et Dieu se leva du pied gauche
Oren Miller
Les éditions de l’Homme sans noms, à paraitre (2018)
Couverture de François-Xavier Pavion
19.90€