Il est facile pour un auteur et un dessinateur de comics de proposer des choses sexy dans les pages qu’ils publient mais rare sont ceux qui parviennent, notamment dans l’univers de la bande-dessinée coquine, à proposer quelque chose de réellement intéressant pour le lecteur au-delà de simples scènes de sexe basiques et primaires. Et pourtant Jai Nitz nous propose, avec Ravening, un de ces albums très clairement prenant et passionnant. Entrez avec moi dans cet univers empli de vampires et de luxure !
Nous sommes dans un univers où les vampires ont envahi le monde qu’ils se partagent en sphère d’influence appelée “Maison“. Izzy Mortego, femme-vampire, pleure la mort de son père, le seigneur de la Maison Mortego. Son amie Corrie Volmaan, vampire aussi, est l’héritière de la Maison Volmaan. Laissées vacantes par absence d’un héritier mâle, les maisons Mortego et Volmann font l’objet de volontés de prédation et leurs héritières de convoitise des Maisons concurrentes. Pour mettre fin aux prétentions des prétendants, Izzy et Corrie vont avouer leurs amours saphiques et fusionner leurs clans en un mariage qui renforcera leur position. Mais les intrigues demeures…
L’utilisation de vampires dans le cadre de cet album est au final quelque chose d’assez intéressant. En effet ce personnage, de base hautement sexué de base dans la littérature fantastique (et bit-lit) classique, prend un nouveau sens lorsque l’on le confronte à la bande-dessinée. Ici les auteurs ont pris le parti de nous décrire les aventures de deux vampires héritières de clans qui vont devoir survivre. Et finalement ce qui est vraiment intéressant ici c’est que les quelques 240 pages ne sont pas des enchaînements de scènes de sexe mais qu’une véritable histoire se cache derrière, pour notre plus grand plaisir ! Car émailler les scènes de sexe d’un peu d’histoire ne suffit clairement pas, les auteurs ont ici pris le parti de proposer une histoire qui s’émaille de scènes de sexe et là du coup je me suis retrouvé beaucoup plus satisfait. Je fais partie des premiers à dire que les choses impudiques n’ont aucune raison de ne pas être montrées tant qu’elles parviennent à rester restreintes au public auquel elles sont destinées. Mais je reste néanmoins un fervent du discours expliquant que le sexe pour le sexe n’a aucun intérêt en littérature et bande-dessinée et ce n’est pas ce titre qui va me faire mentir.
En effet les deux auteurs sont parvenus à m’emmener dans leur univers et à m’intéresser à l’histoire à tel point que les moments charnels en devenaient presque inutiles car l’histoire ne se dévoilait pas assez sous mes yeux… Les deux protagonistes et la relation qu’elles entretiennent n’en restent pas moins très classique (difficile d’ajouter de la complexité à ce type de personnage finalement très archétypal) mais cela ne gêne en rien l’histoire et comme dis plus tôt je me suis vraiment pris au jeu. Il en va d’ailleurs de même pour les autres personnages qui gravitent autour des deux héroïnes.
Ravening s’avère donc une excellente surprise dans sa catégorie, tant par la qualité réelle du dessinateur mais également de part l’imagination de l’auteur. Une alchimie se crée réellement entre le sexe et le scénario et rend tout cela prenant de la première à la dernière page. Autre point intéressant : on ne tombe pas dans la surenchère sexuelle à tout prix, les scènes restant « crédibles » et sensuelles. Une sympathique découverte que les amateurs du genre BD sexy devraient adorer !
Ravenwing
Jai Nitz & Jack Jadson
Tabou Editions
2017