Le son du cor – Sarban

 

Un homme, Alan Querdillon, un soir de 1949, entame un récit extravagant et atroce. Il raconte comment, au début de la seconde guerre mondiale, il a réussi à s’évader d’un camp de prisonniers pour se retrouver… en l’an 102 du reich de Mille Ans, prophétisé par Adolf Hitler, où les nazis ont triomphé et dominent le monde. Traqué par le sinistre Grand Veneur du reich, tel un gibier humain, il est obligé de fuir dans les immenses forêts d’une Europe méconnaissable…

J’ai trouvé ce livre très intéressant, mais pas pour les raisons énoncées dans la présente édition. Pour cette raison, j’ai d’abord été assez déçue par ma lecture car mes attentes étaient en décalage par rapport à la réalité. Mais une fois le roman terminée, après avoir découvert cette oeuvre dans son intégralité, j’ai pu l’apprécier davantage.

Ce court roman est introduit par une préface, qui m’a spoilé des éléments importants de l’histoire. Je pense qu’il est donc important d’en avertir le lecteur, et trouve que cette analyse, par ailleurs intéressante (même si je ne suis pas d’accord avec tout) aurait été beaucoup plus à sa place à la fin : une fois lue, il est en effet plus facile de comprendre ce à quoi il est fait référence et donc d’y réfléchir.

Comme je l’ai indiqué un peu plus haut, la présentation qui est faite de ce livre m’a beaucoup étonnée. À en croire la quatrième de couverture, il y est en effet question d’une uchronie (voire de l’un des textes fondateurs du genre) permettant de mettre en perspective “ce qu’aurait pu être la victoire des nazis” et de “nous faire réfléchir sur l’histoire”.

Je m’attendais donc à une uchronie ou tout au moins à une oeuvre d’anticipation, or il n’en est rien : ce contexte uchronique ne me semble en effet qu’un prétexte au développement d’un texte qui relève selon moi bien davantage du bon récit fantastique que d’une réflexion aux allures de science-fiction.

L’histoire est très longue à véritablement démarrer et les nombreuses descriptions détaillées de l’endroit où se retrouve le héros ainsi que l’impression onirique qui s’en dégage font très rapidement penser à un texte fantastique. En définitive, la fuite évoquée par le résumé n’arrive que dans le dernier quart du livre.

Je n’ai pas non plus compris en quoi Le son du cor nous fait réfléchir sur ce qu’aurait pu être ce reich : il n’y a aucune trace de politique ni d’enjeux, aucune conséquences de la guerre et nulle description de la société qui aurait pu advenir ou d’hypothétiques relations entre les pays et les gens.

Contrairement à ce à quoi je m’attendais, ce récit ne m’a donc pas fait réfléchir sur l’histoire. Il est cependant possible qu’il ait inspiré d’autres romans fantastiques tels que L’Echiquier du mal de D. Simmons. Le scénario n’est pas non plus sans rappeler celui de l’Ile du Dr Moreau d’H. G. Wells.

Ce roman fait en revanche bien réfléchir sur un sujet qui n’est absolument pas abordé dans la préface : notre rapport à l’animal.

Le point de départ de ce livre est en effet un débat sur le bien fondé de la chasse, chasse que le personnage principal n’apprécie pas car il sous-entend avoir conscience de la terreur qu’on peut ressentir à être une bête traquée.

Cette fuite du héros à travers la forêt présente en effet des personnages mis dans la peau des animaux qu’on traque dans un contexte de chasse et je me suis demandé à plusieurs reprise si cette oeuvre n’était pas plutôt un plaidoyer pour la défense du droit des bêtes.

Le son du cor
Sarban
Mnémos
Juin 2017

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