Attention les yeux ! L’univers Warhammer 40.000, qui fête ses trente ans cette année, a lancé sa plus grande transformation depuis bien longtemps et TOUT est chamboulé. Et c’est ce livre, Dark Imperium, qui va lancer la machine de manière romanesque.
Voici un petit rappel des derniers évènements de l’avènement du 42e millénaire : Abaddon, l’un des plus grands ennemis de l’Imperium, a mené sa treizième Croisade Noire jusqu’au cœur de l’empire humain, faisant notamment tomber la planète Cadia. Ce faisant il a divisé l’Imperium en deux par le biais d’une faille warp vomissant sans cesse des démons. Dans le même temps Belisarius Cawl, Magos de Mars a trouvé le moyen de réveiller Roboute Guilliman, primarch des Ultramarines, mis en champ de stase depuis dix mille ans, et lui fournit une nouvelle génération de guerriers, les Primaris. Ces Space-Marines plus puissants, mieux équipés, viennent compléter les Chapitres existants, et de nouveaux sont même créés. Guilliman, pour contrer les incursions chaotiques lance la croisade Indomitus, qui durera un siècle.
Le roman Dark Imperium débute à la fin de cette croisade Indomitus, alors que la plupart des systèmes sont libérés et que Roboute Guilliman peut enfin rediriger son attention vers Maccrage, système originel des Ultramarines, assailli par les légions purulentes de Nurgle, dirigées par son frère corrompu Mortarion. Vaste programme non ? A partir de cette situation de base Guy Haley va nous proposer une histoire à double-utilité.
Ainsi le lecteur va découvrir Guilliman en action, le suivre à la fois dans ses actes et dans ses pensées, ce qui est assez rare pour être prenant. Suivre un Primarch fait partie des choses que tout joueur Space-Marines a un jour voulu lire (du moins en dehors de la collection L’Hérésie d’Horus) et du coup personnellement j’ai vraiment apprécié. Le nouvel univers proposé est également d’excellente facture et la réapparition des Primarchs change clairement la donne et ouvre sur de nouvelles perspectives qu’en tant que lecteur. La lutte entre la Death Guard de Mortarion et les Ultramarines est prenante, tout comme l’ensemble de petites histoires que l’auteur essaime par endroits au fil de son roman. La question de l’existence des Primaris et de leur adaptation dans des chapitres où ils sont les plus puissants tout en ne dirigeant pas pose également question et est développé.
L’autre utilité, ne nous mentons pas, est pour Games Workshop de mettre en avant sa nouvelle gamme de Space-Marines Primaris afin de les vendre. Démontrant par là-même leur puissance et leur supériorité ils vont pousser les joueurs à les acheter, les peindre, puis les jouer afin de faire prévaloir l’Humanité. Toutefois cet aspect est parfaitement assimilé au sein de l’ensemble du roman sans que cela ne devienne une argumentation commerciale éhontée.
Au fil des pages je me suis vraiment pris au jeu, Guy Haley alternant entre des phases d’action débridée et d’autres où il pose les bases romanesques de ce nouvel univers. Son style très fluide aide clairement à la lecture et nous pousse aller toujours plus loin dans les pages.
Dark Imperium signe donc la remise à plat de l’univers de Warhammer 40.000 et cela pour le plus grand plaisir à la fois des joueurs et des lecteurs. Car cela signifie également de nouvelles séries de romans, plus adaptées à ce nouvel environnement. Guy Haley signe ici un excellent moment de lecture dont le seul défaut est de n’avoir pas été traduit dans la langue de Molière.
Dark Imperium
Guy Haley
Black Library
2017