Le pacte des loups – Christophe Gans

En 1766, une bête mystérieuse sévit dans les montagnes du Gévaudan et fait de nombreuses victimes, sans que quiconque puisse l’identifier ou la tuer. Les gens ont peur. C’est un monstre surgi de l’enfer ou une punition de Dieu. L’affaire prend rapidement une dimension nationale et porte atteinte à l’autorité du Roi. Le chevalier Grégoire De Fronsac, naturaliste de surcroît, est alors envoyé dans la région du Gévaudan pour dresser le portrait de la bête. Bel esprit, frivole et rationnel, il est accompagné de l’étrange et taciturne Mani, un indien de la tribu des Mohawks. Ces derniers s’installent chez le Marquis Thomas d’Apcher. Au cours d’une soirée donnée en son honneur, Fronsac fait la connaissance de Marianne de Morangias ainsi que de son frère Jean-François, héritiers de la plus influente famille du pays. Fronsac se heurte bientôt à l’animosité des personnages influents de la région.

Le pacte des loups revisite habilement le mythe de la bête du Gévaudan.
On y retrouve un parfum de légende, et l’ombre du monstre plane tout au long du film.

Le récit est abordé sous l’angle d’une enquête policière version dix-huitième siècle, ce qui est plutôt original. Les témoins et les suspects se succèdent, les questions s’enchaînent et le mystère qui entoure cette histoire vraie, à ce jour non élucidé, ne peut que captiver.
Je ne suis pas du tout spécialiste de cette période et ne peut donc pas juger de la fidélité du réalisateur à l’époque, mais en ce qui me concerne j’ai trouvé ça crédible.

J’ai aussi bien aimé l’atmosphère fantastique qui s’installe plus ou moins,sans qu’on sache véritablement à quelle explication il faut se fier. Le surnaturel réside essentiellement dans les interrogations que soulève ce mythe plus que dans les faits, qui restent d’ailleurs nébuleux si l’on excepte les cadavres labourés ponctuant le récit.

Au milieu de toute cette agitation, le chevalier Grégoire de Fronsac (Samuel Le Bihan) tente de résoudre l’énigme et mène l’enquête dans la campagne française. J’ai bien aimé ce personnage attachant et plutôt romantique, qui offre un protagoniste intéressant de policier version dix-huitième.
Mais la plus grande originalité du film réside pour moi dans le rôle de Mani (Mark Dacascos, dans l’un de ses meilleurs rôles), indien Mohawk ami de Grégoire. Aussi mystérieux que la bête, à tel point qu’on s’interroge plus d’une fois sur ses intentions véritables, Mani intrigue tout autant qu’il inquiète les protagonistes de l’histoire, peu habitués à la présence d’un homme à la peau aussi sombre et aux coutumes si différentes des leurs. L’indien se montre pourtant un personnage extrêmement attachant de par la loyauté sans faille qu’il porte à Grégoire et la relation fusionnelle qu’il entretient avec la nature et les animaux. Mais surtout, Mani se bat d’une façon impressionnante. L’acteur maîtrise d’ailleurs huit arts martiaux, ce qui offre aux spectateurs de formidables scènes de combat.
Vincent Cassel est également très convainquant dans le rôle de Jean-François de Morangias, glaçant au possible.

 

Il y a aussi une véritable esthétique dans ce film, qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler les autres films de Christophe Gans (je pense notamment à Crying freeman ou La belle et la bête).

Cette esthétique se retrouve notamment dans les beaux décors et les costumes du films, dans les lumières et les images de la nature, mais aussi dans les superbes scènes de combat.

Le pacte des loups est l’un des films majeurs de mon adolescence, et je le revois toujours avec beaucoup de plaisir. Il mêle habilement une enquête policière haletante, des personnages travaillés, une atmosphère à la lisière du surnaturel et une esthétique intéressante.

Un film à découvrir, si ce n’est pas déjà fait !

Le pacte des loups
Par Christophe Gans
Avec Samuel Le Bihan, Mark Dacascos, Emilie Dequenne, Vincent Cassel,…

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