Si vous cherchez un pseudo roman érotique boy’s love avec des tentacules dedans, clairement, Le Roi des Tréfonds n’est pas pour vous, car il est plus que ça. Tellement plus : malsain, prenant, intrigant, avec des descriptions à couper le souffle (et un brouillard à couper au couteau, accessoirement). À un moment, on se dit même que la situation ne pourrait être pire et… là, tout s’accélère jusqu’au point de non retour. Bref, il émane de ce récit une vraie force psychologique qui joue avec l’ambiance en huis-clos, dans un phare d’une île bretonne.
Tout commence comme n’importe quelle vie qui reprend plus ou moins à zéro. Julien, le héros, est en rupture avec sa famille et accepte un boulot qui, a priori, lui va comme un gant : gardien de phare. La solitude, c’est précisément ce qu’il cherche. L’éloignement avec ses proches aussi (pour le coup, ils ne sont pas si proches que ça). Ce jeune homme esseulé se cherche un peu une identité, mais manque de chance, ce qu’il apparente à ses démons l’attendrait même au bout du monde. D’ailleurs, l’île d’Enez-Yen est un peu le bout du monde pour lui.
Chaque élément de ce roman – des personnages en passant par les paysages et les sensations – contribue à dresser un environnement saisissant de réalisme et d’angoisse. Le Roi des Tréfonds est un délicieux mélange de thriller, de fantastique, d’horreur et de… ah, non, pour le dernier, pas un mot, ce serait spoiler et ça gâcherait le plaisir.
Le Roi des Tréfonds
Kailyn Mei
Autoédition
254 pages
15,81€