Avec son premier tome Jeanne A. Debats avait su me séduire par son univers d’urban-fantasy mâtiné d’humour. Voici donc venir la suite et je dois dire que je n’ai pas été déçu. Alouette est une petite pépite que je vous invite maintenant à découvrir à mes côtés.
La couverture est dans la veine du premier opus et mets en avant les différents protagonistes. Plutôt réussie avec son côté brumeux elle donne une première bonne impression sur le roman. La quatrième de couverture est elle aussi une bonne façon de se faire une idée dessus :
Je m’appelle Agnès, et je suis orpheline. Ah ! Et sorcière, aussi. Mon oncle m’a engagée dans son étude notariale. Ne croyez pas que le job soit ennuyeux, en fait, ce serait plutôt le contraire. En ce moment, tout l’AlterMonde est en émoi à cause d’une épidémie de Roméo et Juliette. Imaginez : des zombies tombant amoureux de licornes, des vampires roucoulant avec des kitsune, des sirènes jurant un amour éternel à des garous. Et tout ce beau monde défile dans notre étude pour se passer la bague au doigt. Mais la situation commence à sérieusement agacer les hautes autorités.
Et comme l’AlterMonde n’est pas Vérone, à nous de faire en sorte que cette fois l’histoire ne se termine pas dans un bain de sang…
Le lecteur retrouve donc Agnès, jeune fille fort sympathique mais qui a un énorme problème avec les fantômes, ce qui sur Paris peut s’avérer une véritable galère. Au quotidien elle vit un calvaire mais parvient à s’en sortir grâce au travail au sein de l’étude de son oncle Géraut où elle a l’occasion de se frotter au gratin de l’AlterMonde qui regroupe toutes les créatures magiques de la capitale. Mais bien sûr lorsque l’on mets dans la même zone des vampires’ des lycanthropes,des demi-dieux, on se retrouve forcément avec des problèmes. Une fois cette base posée l’auteur a laissé libre cours à son imaginaire et nous plonge dans une aventure rocambolesque, pleine d’humour et de sens.
Jeanne A. Debats nous propose avec ce second roman d’augmenter sa galerie de personnages déjà haute en couleur (Zalia, Navarre notamment) avec de nouveaux protagonistes toujours plus passionnants et donnant plus de volume à l’ensemble. Parmi les plus réussis je ne peux que citer Sylvain, un faune dans toute sa splendeur. Truculent à souhait et représentant à merveille son espèce il vient apporter un vente de fraîcheur à cette aventure.
Mais Alouette ce n’est pas un roman humoristique et l’auteur nous propose un véritable sens derrière son texte. Défendant la femme et la liberté elle parvient à nous faire comprendre ses idées avec une facilité étonnante en l’adaptant à son histoire. Stylistiquementon retrouve le plaisir et la fluidité de la plume à laquelle elle nous a habitué. Descriptions parfaitement amenées, traits d’humour cinglants placés avec un timing parfait, personnages vivants et attachants.
Un petit mot sur la temporalité de ce roman. Jeanne nous propose un bond en avant de trois ans entre les deux romans et certaines références qui auraient pu sembler faciles aux récents événements sont au contraire bien amenées, justifiées, respectueuses et bienvenues.
Alouette est un roman phare de ce premier semestre et ceux qui ont aimé L’Héritière devraient être plus que ravi par la lecture de cette suite. Bien construit, écrit avec talent, ce roman fait honneur à l’urban-fantasy à la française en proposant quelque chose qui sort véritablement de la norme fixée par les américains et ceux qui s’en inspire. Partant à contrepied elle nous propose de partir avec elle dans une danse endiablée et impressionnante de qualité et de maturité littéraire. Un petit bijou à ne surtout pas louper !
Alouette
Jeanne A. Debats
Éditions ActuSF
19 €