Une chose dont je dois vous parler, avant d’attaquer le vif du sujet de cette chronique, est que niveau musical en général, le rap n’est pas trop ma tasse de thé. Quand c’est bien foutu, intelligent et que les beats/arrangements valent le coup, ça peut me plaire (IAM, Gaël Faye, Scylla). Mais globalement ce n’est quand même pas mon kiff ultime. Ce qui l’est en revanche c’est donc le Metal. Mais cette musique étant tellement riche de genres et sous-genres, qu’il est très difficile (voire impossible) d’aimer tous les styles dont elle regorge. En ce qui me concerne, en général, je ne suis guère friand de tout ce qui est core (Hardcore, Metalcore, Deathcore) et de tout ce qui est trop technique (Djent, Math-Metal,…). Et pour ce qui est du chant en français, il n’y a que très peu de groupes qui, je trouve, l’utilise à bon escient (Lofofora). Enfin – et après, promis, j’ai fini – niveau culture manga et jeux vidéos, on ne peut pas dire que je sois vraiment un grand spécialiste, et c’est un euphémisme.
Alors autant vous dire que lorsque je me suis penché sur le 3e album des SMASH HIT COMBO, ce n’était pas gagné d’avance. En effet, la base musicale des alsaciens est un mélange de Metalcore/Deathcore, parfois ultra technique (qui fait donc très rapidement penser à du Djent), alliés à des vocaux rappés et dont les paroles (en français) ont pour la plupart comme thème ou référence la culture gamer/geek. Et là vous vous dites, « Ok. Ca va être une boucherie ».
Eh bien étonnamment, non. Pourtant, comme je l’ai dit à l’instant, tout était réuni pour que cet album soit une purge pour moi. Que ce soient les riffs et soli ultra-techniques (In Game), le flow rappé omniprésent sur tous les titre, le chant clair (48H) – qui nous ramène direct à la fin des années 90/début 2000 quand sévissait en France la Team Nowhere (ENHANCER, PLEYMO, WATCHA, AQME) – ou les paroles en français parfois franchement pas top (Déphasé, Le Vrai du faux). Mais ce qui a fait que j’ai finalement passé un pas trop mauvais moment à l’écoute de ce Playmore, c’est que la musique, les vocaux, les arrangements et même les paroles en français développés par nos 6 artistes forment un tout cohérent et énergique. Ainsi, si la technicité est indubitablement de mise, elle ne prend jamais le pas sur l’efficacité. Ce qui fait que, couplé à l’agressivité du flow et, surtout, du chant crié, tout cela donne un côté frontal et direct tout à fait appréciable. Cela est particulièrement le cas pour les quatre premiers titres de l’album (In Game, Sous Pression, Baka, Quart de Siècle), où chaque facette du groupe s’exprime pleinement et se complète l’une l’autre, pour un rendu vraiment accrocheur. Mais même lorsqu’un titre paraît un peu plus faible ou « mou », le refrain concocté par le (smash hit) combo redresse la barre et nous réveille d’un coup d’un seul (Animal Nocturne) ou s’immisce insidieusement dans notre cerveau, pour ne plus en sortir (Déphasé, Le Vrai du Faux).
Alors bien sûr il existe quelques temps faibles ou moins pertinents dans cet album (Time Attack, Irréversible, 48H) et le flow rappé sonne vraiment mal à mon oreille, mais globalement ce troisième effort est indubitablement solide, bien composé et cohérent. Bon, ce n’est pas pour autant que j’en ferais un album de chevet, mais il n’en est pas moins évident que SMASH HIT COMBO apporte une vraie crédibilité, légitimité et originalité à la scène Rap-Metal française. Et rien que ça, ça fait du bien.
Playmore
Smash Hit Combo
Slam Disques
2015