Le Secret des Haoms, Praërie T.2, Jean-Luc Marcastel

71z0GBerJsLCernés de toutes parts, Vincent et ses accompagnons tombent nez à nez avec la carcasse d’un hélicoptère miniaturisé. Anéanti, Vincent pense qu’il est perdu. Sans le contenu de l’appareil qui l’a amené, il ne pourra reprendre sa taille humaine et mourra. Tandis que Séfan et Lo’Hiss lui hurlent qu’ils doivent fuir, Vincent remarque que l’hélicoptère qu’il a sous les yeux est un modèle beaucoup plus ancien, qu’il ne peut s’agir du même appareil ! Encore sous le choc mais soulagé, Vincent court alors, suivant ses amis vers un relatif abri. Si le temps lui reste compté, il a encore une chance de réussir. Mais encore faut-il qu’il retrouve son hélicoptère dans la vaste étendue de la Vertjungle, au milieu de ses innombrables habitants tous plus voraces les uns que les autres. Grâce aux talents de chasseurs de Lo’Hiss et de la mystérieuse fille guêpe, Vincent parvient enfin jusqu’aux ruines du laboratoire source de tout. Combattant une horde d’araignées, Lo’Hiss offre à Vincent et Séfan une chance d’y entrer. Vincent espère y dénicher le protocole pour lequel il a tout risqué. Mais c’est une douloureuse vérité qui l’attend. Le secret de son père et de ses recherches, le secret du drame qui s’est joué ici même il y a tant d’années… Le secret des Haoms.

 

Avec ce second volet de Praërie, Jean-Luc Marcastel clôt les aventures de Vincent dans l’impitoyable univers de la Vertjungle. Et quelle fin !

Bien que le dénouement soit sans surprise celui que l’on espérait, les méandres qui y mènent ne sont que tension, émotions et surprises.

Reprenant l’action à l’instant près où elle s’arrêtait à la fin du premier tome, chose utile dans un récit dont une part du suspense dépend de l’écoulement du temps, Le Secret des Haoms s’attache de nouveau aux pas de Vincent mais resserre l’attention sur ses compagnons.

On retrouve un Vincent hébété, désespéré mais qu’un premier rebondissement ranime. Il a donc encore ses chances de terminer sa mission et d’y survivre. Pour autant, et malgré l’éventualité toujours teintée d’incertitude d’un décalage entre le temps à échelle humaine et à échelle d’insecte, le facteur temporel demeure tel une épée de Damoclès sur sa nuque. Le suspense court et ne nous quitte pas tout du long, soutenu par une écriture acérée, vive et dynamique qui fait littéralement vivre cette histoire comme un film que l’on regarderait.

Chaque nouvelle étape de cet étrange voyage renforce la force du récit. Affrontements d’une armée d’araignées, d’ennemis humains miniaturisés, emprisonnement, pourparlers avec des créatures plus amazones farouches et insectes qu’humaines, révélations de la triste destinée du village d’enfance de Vincent, de ses habitants, de ses scientifiques, de son propre père… Les épreuves se succèdent comme dans les meilleurs récits, s’emboitant sans lasser ni casser le rythme ou la cohérence de l’histoire.

Les personnages évoluent un peu plus dans ce second volume. A présent que l’on connaît tout ou presque de Vincent, c’est au tour de ses compagnons de trouver leur rôle dans l’aventure. Séfan quitte peu à peu sa coquille de fille en détresse pour endosser celle d’une chasseuse protectrice. Lo’Hiss comme la fille guêpe s’apprivoisent, s’éveillant l’un à l’autre mais surtout à leur humanité, influencés par Vincent.

Cette transformation morale et émotionnelle était latente et n’attendait que l’encouragement et surtout l’excuse d’une situation exceptionnelle les réunissant pour les délester du carcan socio-ethnologique dans lequel ils ont été éduqués. Abandonnant l’esprit tribal imitant les sociétés animales, Lo’Hiss et sa fille guêpe initient ainsi une nouvelle organisation sociale, associant les particularités humaines et les valeurs individuelles pour rendre à leurs semblables une identité propre. Si certains éléments du passé qui condamnèrent le village sont un rien classiques (le complot militaire surtout), ce cheminement intérieur des personnages fait toute la superbe de Praërie.

Dans ce carré de verdure où l’enchevêtrement d’herbes hautes cache mal une forêt de mandibules avides, Le Secret des Haoms se vit et se lit d’une traite, porté par un Jean-Luc Marcastel qui, décidément, est un conteur merveilleux.

 

Le Secret des Haoms, Praërie T.2

Jean-Luc Marcastel

Scrinéo

Collection Jeunesse

Couverture : Isabelle Dumontaux

9 avril 2015

16,90

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