Dans un futur proche, la population, opprimée par une police entièrement robotisée, commence à se rebeller. Chappie, l’un de ces droïdes policiers, est kidnappé. Reprogrammé, il devient le premier robot capable de penser et ressentir par lui-même. Mais des forces puissantes, destructrices, considèrent Chappie comme un danger pour l’humanité et l’ordre établi. Elles vont tout faire pour maintenir le statu quo et s’assurer qu’il soit le premier, et le dernier, de son espèce.
Après un Elysium réussi, Blomkamp revient avec un film en demi-teinte qui risque de ne pas rester dans les mémoires.
Si dans l’ensemble le film fonctionne, le scénario manque un peu de subtilité et le réalisateur aborde trop de thèmes. L’humanité des robots est déjà assez complexe à intégrer sans y ajouter la conscience et la possibilité de la conserver après notre mort. Du coup, le film devient un peu brouillon et on perd l’essence même qui est la manipulation de Chappie par les humains pour reproduire les mêmes erreurs du passé.
Dev Patel nous livre une belle performance très subtile. Le personnage est touchant de par son attachement à Chappie qui ne tombe jamais dans le larmoyant.
À l’inverse, Hugh Jackman est une caricature de lui-même! Avec son mulet et son accent poussif, il joue un antagoniste sans intérêt beaucoup plus manichéen que les deux étranges Yo-Landi et Ninja. On a rarement vu Jackman aussi peu intéressant!
Le personnage de Chappie est bien sûr l’attraction principale. Et quelle attraction! Son design est soigné et ses mouvements impressionnent par leur fluidité et réalisme. Tout comme Wall-E avant lui, on est attendri par ce robot curieux de découvrir un monde qui ne veut pas de lui. Certains passages sont vraiment émouvants même si la fin du film est beaucoup trop tirée par les cheveux et sombre dans une happy-end trop enfantine.
La réalisation est maîtrisée, mais cela n’a rien d’étonnant, car c’était déjà le cas pour les précédents films du Sud-Africain. L’intégration de Chappie dans les images est impressionnante tout comme ses interactions avec les acteurs. Les décors sont grandioses (si l’on occulte bien sûr pauvreté et saleté!) et l’ambiance tendue du film permet quand même de poursuivre le visionnage avec plaisir. On sera parfois surpris de certaines scènes très violentes nous rappelant que si Chappie est bien mignon, l’intrigue l’est beaucoup moins.
Très étonnante, la musique d’Hans Zimmer change de ce que le compositeur a l’habitude de nous proposer. Pas d’airs à la Pirates des Caraïbes ou Gladiator! De quoi renouer avec ce talentueux compositeur qui nous offre une musique agressive et oppressante.
CONCLUSION
Si Chappie n’est pas un mauvais film en soi, il s’oublie assez vite à cause de personnages peut-être pas suffisamment travaillés et des thèmes trop rapidement développés. Cependant, il faut saluer la maîtrise visuelle de Blomkamp qui n’en fait jamais trop et touche à un sujet fascinant qui est d’ores et déjà en train d’envahir nos vies: la robotique au plus proche de l’humain.
Chappie
de Neil Blomkamp
avec Hugh Jackman, Dev Patel, Sharlito Copley, Sigourney Weaver
Sony Pictures