Ken Kaneki est dorénavant mi-humain mi-goule et c’est en travaillant à L’Antique, le café de monsieur Yoshimura qu’il va apprendre à vivre en goule au milieu des humains. Ce café est en effet un lieu de rencontre pour les goules tokyoïtes, mais des humains le fréquentent également, ignorant la clientèle particulière qui en a fait un de ses repères. C’est l’occasion pour Ken d’assimiler quelques techniques pour paraître parfaitement normal aux yeux des humains. En cela, la jeune Toka, goule et serveuse dans l’établissement, va aider Ken à faire ses premiers pas dans ce nouveau monde.
Les embûches sont nombreuses. Par exemple, Hide, le meilleur ami de Ken alors qu’il était encore humain, l’a retrouvé et se met à fréquenter L’Antique. Comment Ken parviendra-t-il à protéger son ami de l’appétit des autres clients sans trahir l’établissement ? De même, il lutte toujours et refuse de manger de la chair humaine, seule alimentation qui lui permettra de survivre et surtout de ne pas devenir un monstre. Enfin, deux inspecteurs de la brigade des goules viennent d’arriver dans l’arrondissement et sont bien déterminés à mettre fin aux dernières attaques dont ont fait l’objet des humains. Ceux qu’on surnomme les colombes sont prêts à tout pour accomplir la tâche qui leur est assignée.
Tokyo Ghoul est avant tout une belle fable sur les monstres qui se tiennent tapis au fond des hommes et des femmes ordinaires. Remarquablement dessiné avec des ombrés utilisés à bon escient, ce manga de Sui Ishida joue avant tout sur la corde des désirs et des renoncements. Comment et pourquoi peut-on être qualifié d’humain quand on devient peu à peu un monstre ? Les méthodes de certains humains relèvent de la monstruosité alors que certaines goules font en sorte de préserver la vie des humains quand seule la chair de ces derniers peut les rassasier. La tension est savamment entretenue grâce à une narration dynamique qui ne dédaigne pas quelques scènes d’action assez brèves, mais toujours aussi confuses.
La couverture du présent volume représente Toka dans une posture désinvolte et surtout en tenue d’écolière, fantasme bien connu, et pas qu’au pays du soleil levant. Nous retrouvons également à l’arrière de la jaquette une fiche descriptive de ce personnage. Je reste toujours dubitatif quant à l’attrait qu’ont les Japonais pour des détails tel le signe zodiacal voire le groupe sanguin des personnages, alors même qu’ils ne sont pas pilotes de courses.
Ce manga est probablement une série qui risque de tenir la route un moment tant les thèmes sont passionnants à explorer à l’image d’un Deadman Wonderland ou de L’Attaque des Titans dans d’autres genres, même si là aussi, par leurs pouvoirs ou leurs maux, les héros se retrouvent finalement dans des rôles de monstres qui attachent une importance vitale à leur humanité perdue. Une belle série qui s’annonce riche en rebondissements et en introspection.
Tokyo Ghoul T2
Sui Ishida
Traduction par Akiko Indei et Pierre Fernande
Glénat
Collection shonen manga
2013
6,90 €