Les dragons sont une espèce en voie de disparition.
C’est dire tout l’espoir que représentent les quatre petits qui viennent de naître au plus profond d’une caverne dans les montagnes. Mais les nains y font vite irruption, semant mort et désespoir.
Se retrouvant seul, le jeune Auron, spécimen rare de dragon gris sans écailles, à l’instinct de survie sans limites, décide de partir en quête de ses semblables.
Dans un monde dangereux peuplé d’elfes mercenaires et d’humains violents, c’est le début d’un long périple, qui lui permettra de découvrir sa véritable nature.
Dès les premières lignes, on constate que le monde des dragons est dur, impitoyable, violent. C’est un peu dur de s’identifier au dragonnet gris qui doit tuer ses frères pour remporter le nid, et on a pitié pour les perdants. Leur instinct poussent les mâles à la violence envers d’autres mâles, pour eux, il est naturel que deux mâles qui se rencontrent, s’affrontent.
On se rend également compte rapidement que le mode de vie des dragons n’est pas totalement animal, ils s’expriment de plusieurs façons différentes (pensées, images, langages) et ils ont des légendes et des traditions qui se doivent d’être honorées.
Ainsi, comme le veut la tradition, la père dragon doit prendre soin de son champion jusqu’à sa première flamme, où il deviendra alors “un draque”. Les ailes du draque pousseront des années plus tard, et à ce moment seulement il deviendra un dragon.
Auron naît donc, combat, puis commence son apprentissage dans la caverne familiale avec ses deux sœurs. Mais ces moments d’enfance ne sont que de courte durée car les nains attaquent la caverne !
Commence alors le long voyage initiatique du dragonnet, qui deviendra un draque. Auron affrontera de nombreux dangers, la capture, le dragonneur ; mais il fera aussi de belles rencontres, autant animales qu’humanoïdes. Il apprendra de multiples langages, se fera des ennemis, et des amis.
Tout ce passage est terriblement long et constitue les trois quart du roman. Ce n’est qu’un long préquel nécessaire qui prépare l’histoire d’Auron. Tout est restitué de manière passive et l’action ne prend place que trop rarement et peu de temps ; en fait le récit ne s’éveille que lorsque le lecteur s’endort ! Alors soit vous arrivez à vous réveiller pour lire la suite, soit votre lecture sera entrecoupée de petites siestes. Trop de narration tue la narration.
Mais ce roman n’a pas pour autant été une mauvaise lecture, au contraire. Il est très intéressant de se glisser dans la peau d’un animal (et non pas d’un humain comme pour la plupart des romans). De plus, le dernier quart est vraiment intéressant. Auron, devenu enfin dragon, va devoir accomplir une véritable quête de héros : il va tenter de sauver le monde tel qu’il le connait, sauver toutes les races, même si celles-ci traquent et tuent les dragons, il faut qu’il le sauve de la menace grandissante…
Les vieilles connaissances resurgissent (et là on se dit que oui : ce long préquel était donc bien utile) et viennent lui demander de l’aide. Il est le seul à pouvoir accomplir cet exploit qu’on attend de lui.
J’ai beaucoup apprécié ce roman, bien que les trois quarts de ma lecture ait été fastidieux, le dernier quart vaut vraiment le coup.
Auron est brave, honnête, intelligent et courageux. Et les autres personnages sont tout aussi intéressants, les loups, le nain, l’elfe, le peuple de garnes des montagnes, et la “vieille créature”. L’auteur a même pensé à intégrer à son récit des justifications à nos légendes, on découvre donc pourquoi , selon E. E. Knight, les dragons volent des trésors et enlèvent des jeunes femmes.
Quant à la fin, elle peut se suffire à elle-même et ne crée donc pas une impérative envie de lire la suite immédiatement. Mais comme le plus long est passé, la suite promet d’être intéressante.
Titre : Dragon
Sous-titre : T1 L’Âge de Feu
Auteur : E. E. Knight
Editions : Milady
Prix : 8€20