Après Cœur de rouille, Justine Niogret a dépeint une fois de plus un univers poignant. Chien du heaume et Mordre le bouclier sont à lire quand on se sent bien. Faute de quoi, ils ne pourront être appréciés à leur juste valeur et laisseront derrière eux le sentiment de noirceur. Or, ce serait réellement dommage de passer à côté d’une telle qualité.
On l’appelle Chien du heaume parce qu’elle n’a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broe. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d’une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l’épée traitresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre. On l’appelle Chien du heaume parce qu’à chaque bataille, c’est elle qu’on siffle.
Si Cœur de rouille fut un coup de cœur, cela ne l’a pas été pour Chien du heaume et Mordre le bouclier. Mon état d’esprit ne pouvait pas s’accorder au jeu de cette lecture. Je pourrais recommencer à le lire quand l’humeur s’y prêtera, de quoi effacer le sentiment d’incomplétude suite à cette lecture. Pourtant, la plume s’est avérée une fois de plus d’une qualité irréprochable.
Si vous voulez entrer dans l’univers âpre et sans merci du haut Moyen-Âge ce diptyque est alors tout trouvé ! Fort heureusement, un « Petit lexique à l’usage des étrangers aux armes, armures et pièces d’équipements médiévaux » a été conçu à l’attention du lecteur sur un ton humoristique qui ne décrédibilise pas pour autant le sérieux de l’auteur et la crédibilité du récit.
Et quand Justine Niogret dédicace Mordre le bouclier « À ceux qui savent où, après une subtile esquisse, on a enfoncé les vis. » on ne peut qu’applaudir cette référence musicale (si elle en est bien une) majestueusement bien placée. L’auriez-vous reconnue ? Si oui, n’attendez plus pour entrer dans ce monde sans pitié avec ses personnages sans merci, très souvent à l’âme brisée. Plus les pages seront tournées et plus l’intrigue montera en intensité. Chien du heaume saura-t-elle trouver d’où elle vient ? Saura-t-elle faire confiance aux bonne personnes ? N’espérez pas trouver rapidement les réponses, la quête n’est pas sans danger et ne se résoudra pas facilement tant l’histoire est bien menée.
Ne vous attendez pas à retrouver un monde aussi poétique que Cœur de rouille, mais à devoir faire face à un monde brutal et violent contée avec une plume ciselée et percutante.
Chien du heaume suivi de Mordre le bouclier
Justine Niogret
Mnémos
18 €