À l’occasion de la fin du monde, Glénat décide de nous importer Sanctum (nom d’origine Raquiya) sorti au japon en 2008, dessiné par Boichi (d’origine coréenne et surtout connu pour Sun-Ken Rock) et scénarisé par Yajima Masao.
Se déroulant à notre époque, le manga va traiter de la religion chrétienne, donc si vous n’aimez pas ce genre ésotérique/fantastique passez directement votre chemin, sinon voici le synopsis de l’éditeur :
À la fin de XXe siècle, aux États-Unis, dans le Nevada, un camion citerne met fin de façon brutale au bonheur d’une famille en percutant leur voiture. Ayant échappé à cet accident tragique, Runa Hazuki scelle, dans la morgue où reposent ses parents et son frère, un pacte avec un mystérieux démon. Sept ans plus tard, Runa vit aux États-Unis avec sa famille ressuscitée. Mais son pacte est à l’origine de l’Apocalypse prochaine…
Préparez vos croix inversées et vos pentacles, abandonnez l’histoire avec un grand H de l’Église chrétienne, et souhaitez la bienvenue au Gnosticisme ! Courant religieux ayant eu son apogée au IIe siècle et qui concurrença la chrétienté avant de disparaître presque totalement dans sa lutte contre ses derniers. On en sait très peu sur ce courant, puisque de nombreux documents ont été détruits par l’Église, mais des courants comme le catharisme et le manichéisme furent influencés par leur doctrine. Je ferme ici cette minuscule parenthèse historique, mais elle a son importance puisque tout le manga se base (avec beaucoup de liberté bien entendu) sur cette lutte entre les deux religions, d’ailleurs, vous trouverez quelques textes pour en apprendre plus à la fin de chaque tome.
Le scénario à proprement parler s’articule donc autour d’Hazuki Luna, qui va devoir rentrer au Japon, étant encore mineure, son meilleur ami de toujours Issa (qui en est secrètement amoureux) va la suivre. Sur place, ils retrouveront également un ami d’enfance de ce dernier qui est pressenti pour devenir prêtre comme son père adoptif. Nous nous intéressons donc plutôt au quotidien de ces trois héros, qu’au conflit qui commence à se faire sentir en fond. D’ailleurs, dans ce premier tome, nous ne faisons qu’effleurer le sujet, les auteurs nous introduisant petit à petit au poids qui pèse sur les épaules de la jeune Luna au fil de ses incidents mystiques.
La précision du dessin de Boichi est impressionnante, que ce soit pour les scènes d’action spectaculaires (ou chaque particule est dessinée avec soin) ou le dessin des personnages (et surtout les courbes de Luna). Attention tout de même, si vous n’aimez pas le surplus de détails pouvant parfois gêner la lisibilité des cases, vous pourriez ne pas apprécier !
Au final, l’œuvre fait bien son travail et il est indéniable que l’on désire en savoir plus sur ce qu’il va bien pouvoir arriver à nos trois protagonistes, que les événements semblent dépasser. Je vous conseille donc ce manga si vous aimez l’ésotérisme, les ambiances étranges et mystiques, et les scènes d’explosions dignes d’un film d’action américain. Seul point qui pourrait vous rebuter : le prix, relativement élevé pour ce genre de format, et dont je ne trouve pas la justification.
Sanctum
Sanctum T1
Boichi, Yajima Masao
Traduction : Hiroe Sasaki
Glénat
9,15 €