Une nouveauté Scrinéo Jeunesse qui tient la promesse de faire frissonner ses jeunes lecteurs.
Cédric, Valentin et Zoéline sont inséparables. Bien que fréquentant des établissements scolaires différents, ils trouvent le moyen de passer de bons moments ensemble, comme par exemple les soirées cinéma. C’est au cours d’une soirée dédiée aux films d’horreur de série Z que tout commence. Valentin fait allusion à ce que devrait être une vraie frayeur et cite la maison réputée de la ville pour avoir été le théâtre d’un quadruple crime et d’un suicide quelques années auparavant. Si ses deux complices en profitent pour lui préparer une blague de mauvais goût et effectivement terrifiante, ils ignorent qu’ils vont enclencher une vraie chasse aux fantômes pour leur ami et que cette partie de chasse va se transformer en quête de vérité. En effet, Valentin devient rapidement en proie à des apparitions insistant pour obtenir quelque chose de lui. D’explorations inquiétantes de la maison fantôme en expéditions visant les témoins de cette affreuse affaire, les trois adolescents vont réveiller ce qui dormait, tapi dans l’ombre et ne désirant qu’une chose : que les secrets restent clos dans la maison de l’horreur.
Une histoire qui démarre vite et ne lâche pas de lest ! D’une page à l’autre, Arthur Ténor ne laisse rien passer et encore moins le lecteur s’ennuyer. Le parti pris est un rien banal pour bâtir une histoire d’horreur, une maison de quartier, hantée par un passé sanglant qui a fait grand bruit et n’intrigue plus que les enfants. Mais cette base se transforme en point de rendez-vous d’abord d’une plaisanterie puis d’une réelle enquête aux accents fantastiques. Apparitions à l’allure douteuse de victimes de crimes sales, possession par l’écriture, soupçons, les héros et surtout Valentin passent par toutes les étapes de la peur. Néanmoins, deux choses prennent le pas sur les mauvaises sensations et l’inquiétude : l’amitié et la quête de vérité. Rapidement, il est clair que Valentin sera le personnages principal, épaulé par Cédric, le comique de service très débrouillard et ami vrai, et la jolie Zoéline, faire-valoir féminin mignon qui est surtout là pour éveiller la fibre virile et le courage des garçons. Cela dit, le récit se fixe sur quelques surprises et un suspense prenant qui nous mène jusqu’à la dernière page ou presque puisqu’il y a un petit épilogue sympathique.
Arthur Ténor ne s’attarde guère sur les descriptions physiques des protagonistes ou des lieux, juste le minimum nécessaire pour activer l’imagination d’un lectorat jeunesse et cette écriture délibérément épurée sied à merveille au suspense entretenu et surtout graduellement grandissant. Il sème tout de même une bonne dose d’humour grâce à un Cédric qui n’en rate pas une et encore moins l’occasion de dérider ses amis quelle que soit l’urgence de la situation. Dès la moitié du livre, il devient évident que l’on ne pourra rien faire d’autre que de poursuivre sa lecture, avide de savoir non seulement quel être se cache derrière le crime et les apparitions mais surtout ce qu’il va advenir des trois héros de plus en plus en mauvaise posture!
Les éditions Scrinéo ont soigné l’ouvrage avec une impression typée des titres de chaque chapitre, un papier épais et une typographie claire. Seul bémol : une illustration de couverture qui manque de punch et pourrait être encore plus effrayante.
Un très bon roman jeunesse qui mêle fantastique et policier avec une maîtrise palpable et enivrante.
Maison d’Horreur
Arthur Ténor
Scrinéo Jeunesse éditions
12,90 €