Le Chaos s’est abattu sur le Monde.
Un à un, les royaumes tombent sous les coups d’Hilf Zorkèr, le plus ignoble des Seigneurs de Guerre, et de son armée Sombre. Au château de la Dame Blanche, chacun se prépare à soutenir l’ultime siège, sans espoir. Sans espoir sauf un : la légendaire armée des Chevaliers Vampires, dont la puissance phénoménale résiderait dans leur armure gorgée de sang.
La princesse Fhillor va se mettre en quête de ces mystérieux Chevaliers Vampires qui seuls pourraient les sauver. Mais a-t-on jamais vu une légende sauver un empire ?
Le Souverain Impérial Drortz Alamuth veut étendre son emprise sur tous les royaumes libres. Sa prochaine cible, et pas des moindres : le royaume de la Dame Blanche. Cette dernière connaît bien son ennemi et sait qu’une seule chose peut la sauver : les Chevaliers Vampires. Elle n’hésite donc pas à envoyer sa fille Fhillor à leur rencontre, sachant qu’ils répondront à son appel. Le temps est la seule problématique qu’elle ne maîtrise pas, car l’armée des Sombres est déjà aux portes de son Château. Fhillor part donc sur-le-champ, accompagnée du poète Rigolasse, condamné pour assassinat.
L’histoire, bâtie sur des bases classiques de la Fantasy – un royaume en danger, des héros envoyés quérir de l’aide pour le sauver – s’agrémente heureusement d’éléments originaux qui la rendent intéressante. Les Chevaliers Vampires, les mystérieux Tueurs dont on n’apprend pas grand-chose dans ce volume, en sont les composantes les plus marquantes. À cela s’ajoute une volonté de jouer au maximum avec la duperie et les apparences qui mettent à mal de nombreux personnages. Du coup, le récit est résolument tourné vers l’action et les événements s’enchaînent vite, trop vite même. Le lecteur n’a pas le temps de profiter au maximum de chacun d’entre eux et j’avoue que c’est bien dommage. Il aurait mieux valu un tome plus conséquent qui permette de bien s’imprégner de tous ces événements car ils sont tous importants dans l’histoire. J’ai aussi trouvé la fin trop prévisible, même si l’on se demande comment l’héroïne va bien pouvoir s’en sortir.
Les personnages sont assez travaillés, avec une histoire personnelle souvent chaotique, et leur caractère se définit sans peine à travers leurs agissements et les dialogues. Malgré cela, le lecteur aura du mal à se les approprier, à ressentir une réelle empathie avec eux, encore une fois à cause de la rapidité de tout ce qui leur arrive et le fait que le roman se ponctue de très nombreux morts. On n’a pas le temps de s’attacher à quelqu’un qu’il passe de vie à trépas. Il faut toutefois souligner cette particularité car, bien souvent, cette facilité à se débarrasser d’un personnage n’est pas évidente dans la plupart des ouvrages de Fantasy, où les héros subissent de très nombreux revers sans y laisser la vie. Là, c’est tout le contraire, on pourrait presque dire que l’auteur fait preuve de sadisme !
Le style de l’auteur est fluide, dynamique, agrémenté des termes adéquats pour décrire les combats où les équipements militaires des guerriers (j’ai particulièrement apprécié ses connaissances en la matière). L’ensemble se lit donc vite et sans peine. J’ai juste regretté quelques répétitions parfois abusives du mot « dextre » et l’utilisation trop fréquente des haussements d’épaules (un autre élément que je retrouve beaucoup en Fantasy, d’ailleurs). J’ai aussi repéré pas mal de coquilles, ce qui m’a étonnée pour un ouvrage révisé.
Ce livre est donc une histoire de Fantasy plutôt sympathique, violente et sans concessions pour ses personnages. Je pense qu’elle devrait plaire à de nombreux amateurs du genre et je la conseillerai aussi à ceux qui ne sont pas forcément attirés par cette littérature. Elle se lit si facilement, sans prise de tête, que vous l’aurez terminée avant de dire : ouf !
Les Balmes Rouges
Saigneur de Guerre T1
Manuel Essard
Éditions Lokomodo
336 pages
8 euros