J’ai découvert Gérald Duchemin ainsi que les Editions Le chat rouge avec cette lecture. Je ressors avec des impressions très positives autant pour l’auteur que pour la maison d’édition.
Commençons par le commencement avec la quatrième de couverture :
On croit dévorer des livres, quand nous ne sommes plus que leur pitance. (…)
Quand je vous aurai fait vivre l’expérience de mon histoire, vous réfléchirez à deux fois avant de me traiter de fou.
Si, toutefois, vous avez encore les moyens de réfléchir.
La Maison-Livre surprendra bien des lecteurs. Gérald Duchemin arpente ici, dans ce roman colérique, teinté de fantastique, des sentiers non encore battus. Et si le livre contenait de vrais dangers ? Pourtant, cette histoire n’est qu’une déclaration d’amour à la littérature. Paradoxal ? Oui, comme toute histoire d’amour.
Après Carmélia, L’Echafaud ou L’Excentrique M. Céraste, Petits Contes Macabres et La Laiteuse et son chat, Gérald Duchemin poursuit sa trajectoire d’écrivain, comme qui dirait son bonhomme de chemin.
Cet Edgar Poe contemporain se classe dans le « Top 10 » de nos écrivains français préférés.
ELEGY, Alyz Tale (sur La Laiteuse et son chat)
Déjà une mention très spéciale pour l’objet livre : son petit côté à l’ancienne m’a énormément plu, autant au niveau du grain du papier que de sa prise en main. Je suis une amoureuse du papier et on sent qu’il y a un vrai choix sur les matériaux utilisés dans cette maison d’édition. Le papier se vit, se touche, se caresse. Et c’est bien là le sujet de ce livre … Pour tous les passionnés de lecture, les boulimiques de livres, ce roman vous possède déjà.
Au-delà même de l’histoire, ce qui m’a le plus frappée, ce sont des saveurs que j’ai retrouvées et que j’avais goûtées il y a bien longtemps, lorsque je me régalais des écrits d’Edgar Alan Poe ou encore des contes et nouvelles fantastiques de Guy de Maupassant.
Ce livre se lit vite, pour ceux qui aiment dévorer, mais moi j’aime savourer, alors j’ai mis plus de temps qu’il n’en faut rien que pour garder les saveurs en bouche.
J’avoue tout de même que j’ai eu du mal à m’immerger au début, dans le prologue en fait. Mais dès le livre I, on est pris au piège. Beaucoup de passage mériteraient une citation. Passionnés de lectures, acharnés du livre, tous nos travers y sont nommés, on se fait déshabiller et on se surprend à sourire tant les descriptions sont justes.
Quant à l’histoire, je vais la résumer assez vite, car le travail d’immersion revient tout de même à l’auteur !
Georges Malaga vient à visiter une maison, dont l’agencement le surprend. Il ne s’y sent pas à l’aise, trop de blanc, trop immaculée peut-être, il ne se voit pas habiter un tel lieu. Jusqu’à ce qu’il arrive dans une pièce, semblerait-il, fermée à clef. Au moment où il tourne les talons afin de redescendre l’escalier, la porte s’ouvre comme par enchantement. Il s’introduit dans cette chambre et y découvre au milieu un cocon. Puis le cocon se met à lui parler, le mettre en garde contre un fléau : Le Livre ….
Un très bon roman fantastique qui se dévore ou se savoure selon vos envies ou vos préférences.
La Maison Rouge
Gérald Duchemin
Collection rouge et noir
Editions Le Chat Rouge
20 €