La Cité Noire – Lunardente T1 – Thomas John

Pour son premier roman, Thomas John signe là un coup de maître. Il a patiemment forgé sa plume au bord de la mare du Collectif Cocyclics et a bénéficié de la relecture attentionnée de Lucie Chenu. Autant dire que son imaginaire a pu s’exprimer sous les meilleurs auspices. Les éditions Asgard ont édité La Cité Noire, premier volume de la saga Lunardente, qui a plu à de nombreux amateurs du genre et qui, étrangement, n’a reçu aucun prix. Ce roman de fantasy explore avec une grande originalité un univers très différent du notre comme nous le présente la quatrième de couverture :

Une cité régie par des sorciers aux pouvoirs déclinants.
Une cité où toutes les sept nuits, lorsque les lunes se confondent, la mort hante les rues et emporte les défunts.
Une cité d’aventures épiques, d’amours et de mort.
Quel est donc le mystère de la Cité Noire ? Perdus au milieu de ses complots, Ao, Perceron et Kroll parviendront-ils à survivre ?
« Les doigts glacés de l’averse s’insinuaient sous les haillons. Un frisson lui parcourut l’échine. Il chassa d’un revers de la main l’eau sur ses sourcils, prit une profonde inspiration et finit par se redresser, titubant au bord du belvédère.
La cité noire s’étendait à perte de vue, labyrinthique, constellée de lueurs agonisantes, balayée par les rafales hurlantes. »

Recueillis et élevés par le chasseur Dragan, les orphelins Kroll le cromlek, Kheren et sa sœur Ao ont tous grandis dans la forêt à proximité du village de Pomawok. Ne maîtrisant pas ses pouvoirs de cromlek, Kroll rendit Ao aveugle par le feu. Depuis Kheren le hait. Kroll essaye toujours de se racheter, mais ne sait comment faire. Quand, des années plus tard, Kheren et sa bande décident de l’estropier, Kroll laisse son pouvoir remonter à la surface et tue deux des garçons de la bande. Il doit fuir. Sur le conseil du chasseur, il va se réfugier à Kan-Pang, la Cité Noire. Là-bas, il pourra se mêler aux autres cromleks. De plus, il est des magies qui pourraient bien réparer les yeux d’Ao. Il se trouve un travail d’égoutier et va explorer les profondeurs de la cité. Y trouvera-t-il la rédemption ?

Dans cette cité, nous commençons par faire la connaissance du comédien. Son fils vient de mourir et, comme tous ici, il le confie à la rue, car la Fossoyeuse passera réclamer son dû. Il perd son travail et connaît la descente aux enfers avec la prison où il va perdre la raison et la mémoire. Il prendra le nom d’un des personnages qu’il joua tant de fois pour amuser le petit. Son nouveau nom sera donc Perceron. Devenu l’un des informateurs de Payot, le marchand qui a déjà recruté Kroll, saura-t-il tirer son épingle du jeu politique complexe qui se joue au sein de la cité ?

Cité mystérieuse, cité dangereuse, Kan-Pang dissimule ses secrets les plus sombres dans ses entrailles et quand ils remonteront à la surface, la vie déjà périlleuse risque d’y devenir insupportable. Deux ans plus tard, la tension est à son comble quand une menace vient à peser sur la ville. Est-ce la cité blanche du nord ou les barbares du sud qui sont à l’origine de cette nouvelle donne ? Les familles dominantes n’arrivent pas à se décider quant à l’attitude à tenir et surtout à déterminer quel ennemi attaquer.

J’ai pris grand plaisir à lire ce roman de fantasy. Il s’agit d’un premier roman et pourtant Thomas John montre une grande maturité dans la construction de ses personnages. Il a su les rendre attachants et même Perceron, si détestables que soient ses motivations, nous est sympathique par ses maladresses qui le mettent dans des situations fâcheuses. L’action n’est pas en reste, car elle est omniprésente et le potentiel de ce récit nous donne le sentiment qu’à tout moment il peut devenir subitement explosif. On voit que l’univers a été mûrement construit et là aussi l’auteur en a fait un des éléments à potentiel de l’histoire. La vision des puissants n’est pas des plus amènes comme c’est souvent le cas en fantasy. Ils n’en sont pas caricaturaux pour autant. La couverture réalisée par Pascal Quidault est superbe et reflète parfaitement l’ambiance du récit. Je ne cache pas ma hâte de lire la suite de Lunardente qui s’intitulera De Sang et de Larmes, sortira en mai prochain et sera présentée au public notamment lors du festival des Imaginales.

La Cité Noire – Lunardente T1
Thomas John
Couverture illustrée par Pascal Quidault
Editions Asgard    
Collection Reflets d’Ailleurs
2011

23,00 €

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