Alors qu’il assiste en compagnie de ses parents à une éclipse de Soleil sur le site chargé d’histoire du Mont Saint-Odile, dans les Vosges, Isidore, un adolescent de 14 ans, est précipité dans les méandres du temps par la conjonction de forces inconnues. Son étrange voyage se termine à l’intérieur du futur tombeau du premier empereur de Chine, le célèbre Qin Shi Huangdi, en 210 avant Jésus-Christ ! Bientôt rejoint par la belle Imina, une autre jeune naufragée du temps venue, elle, de la préhistoire, Isidore aura fort à faire pour déjouer les intrigues de la cour impériale et pour tenter de retrouver son époque. D’autant que l’Empereur, visiblement intrigué par le destin hors du commun des deux jeunes gens, ne semble pas disposer à les laisser repartir aussi facilement.
Comme l’annonce l’éditeur, je suis en effet bien persuadée qu’il s’agit d’un roman à partir de 10 ans, car le style très simpliste de l’auteur ne peut séduire les adultes.
Le plus difficile reste sans doute le style de l’auteur beaucoup trop enfantin avec un vocabulaire parfois très courant et d’autres fois plus soutenu. Il n’y a pas vraiment de choix et même si c’est un ado qui raconte l’histoire, un vocabulaire vraiment littéraire aurait été le bienvenu. La façon de s’exprimer d’Isidore n’est pas du tout en adéquation avec son âge et même si ses parents lui ont appris un certain de nombre de choses sur l’Histoire, on se retrouve avec un petit garçon bien trop savant.
L’intrigue est quant à elle inintéressante, car peu crédible et trop fouillis. Ainsi, l’auteur mélange Chine, Celtes et époque Préhistorique sans aucun lien et avec cette idée que le lecteur acceptera à coup sûr son histoire. Or, Isidore se retrouve propulsé dans le passé sans réelle explication à part l’éclipse solaire de 1999. Jouer sur les potentielles forces magiques de certains lieux dans le monde est un sujet déjà maintes fois utilisé dans des ouvrages fantastico-ésotériques peu intelligents. Malheureusement, Stolze reprend ce genre d’idées en utilisant un petit garçon qui, il y a quelques mois à peine, s’est vu projeter un diapo sur la Chine ancienne par ses parents hippies (anciens soixante-huitards), obsédés par les lieux “magiques” du monde. Est-ce cela l’explication de son voyage dans le temps? Un univers fantastique, bien qu’il soit imaginé et souvent magique, doit rester cohérent sur lui-même avec des explications censées (ex: Star Wars, Le Seigneur des Anneaux ou encore Harry Potter). Tout ce qui est fantastique ne doit pas forcément être délirant!
De nombreuses digressions viennent entraver le récit notamment certaines réflexions d’Isidore complètement hors de propos avec une tentative peu réussie de faire de l’humour. Je m’attendais à voir un jeune garçon d’abord apeuré par ses voyages astraux puis plutôt heureux de vivre une expérience hors du commun. À l’inverse, on a le droit à un Isidore d’abord déconcerté puis refusant absolument cette expérience: dès la page 30, il veut déjà rentrer chez lui! Il me semble qu’un ado n’aurait pas ce genre de réaction, mais voudrait plutôt explorer ce monde ce qui donnerait suite à des évènements délicats avec un décalage flagrant entre ses actions/réactions et ceux des Chinois de l’époque. Le cœur du roman avec l’Empereur manque de dynamisme et surtout de tension. Où est l’aventure? Le suspens et l’émotion? Pourquoi passer autant de temps à nous expliquer que le monde regorge de sites aux forces telluriques étranges? L’ensemble du livre est truffé de dialogues trop longs et le fait de faire narrer l’histoire par le personnage principal n’est pas du tout une bonne idée.
CONCLUSION
Ce roman n’est certainement pas destiné aux adultes et si récemment des sagas comme Harry Potter ont fait le bonheur des grands, celle-ci ne dépassera pas les 12 ans. L’intrigue ne prend pas et je suis restée complètement détachée du personnage principal. Cependant, le pire reste vraiment le style de l’auteur largement critiquable.