Après avoir ouvert un passage à l’aide de l’Arche sans autorisation pour aider Kanda et Alma à s’échapper, Allen tente vainement de sauver un exorciste de 3e génération. Galvanisés par cette victoire, le Comte Millénaire et les Noé disparaissent sur une ultime provocation. « Trouvez le Cœur si vous voulez devenir plus forts ». Hélas, la violence du combat a éveillé l’esprit du 14e dormant en Allen et face à son geste pour aider Kanda, la congrégation emprisonne le jeune homme. Interrogé par Link, il demeure muet et refuse de se nourrir. Pendant ce temps, les hommes de la section scientifique essaient de convaincre les autorités de la Congrégation qu’Allen n’est pas un danger. Seuls quelques exorcistes sont revenus et la moitié d’entre eux est victime d’un empoisonnement que rien ne semble pouvoir soigner. Enfin, Bookman et Lavi manquent à l’appel. Rien ne pourrait aller plus mal pour Allen qui commence à avoir peur de son autre lui-même. Alors qu’il est prêt à se confier enfin à Link, un nouvel ennemi fait son apparition. Et pas des moindres… Même les Noé le craignent. Que va devenir Allen ?
Voilà bien des mois que l’on attendait la suite de D.Gray Man ! Quand on sait que son auteur Katsura Hoshino a subi une lourde opération de sa main qui dessine, on comprend mieux. L’axe scénaristique amorcé depuis le tome 18 se poursuit, ciblant sur une possession grandissante du héros par une entité Noé, pourtant ses ennemis jurés. Face à cela, peu de réponses encore ou alors au compte-gouttes et le fait est que maître Hoshino sait ménager son suspense ! Pour résumer, on a un indice important par tome. Et ce tome 22 ménage ses effets : trois révélations, une concernant Allen, une sur le Maréchal Cross, mystérieusement disparu, et une sur Bookman. En bonus, un nouvel ennemi déguisé en allié de l’Innocence mais peut-être pas de la Congrégation… Côté scénario donc, c’est une réussite et il se passe beaucoup de choses dans ce volume.
Si je m’attarde sur le tracé, ce sera pour dire que la différence est frappante entre ce tome et les quinze premiers. Cela sautait déjà aux yeux avec la fin de l’attaque au sein de la Congrégation (tomes 15 et 16) mais depuis le tome 17, c’est franc. Moins de trames, moins d’aplats d’encre, plus de courbes dans le traitement des corps et des visages, les pages ont gagné en luminosité mais perdu en clarté. Parfois certains visages se ressemblent et surtout l’intensité dramatique ne tient plus qu’à l’expressivité des personnages. Le découpage est néanmoins resté dynamique et soutien l’action sans faille. Si ce titre reste poignant c’est donc essentiellement parce que ses personnages sont attachants, son univers mystérieux et son histoire pleine de rebondissements et d’une bonne dose de baston ! Un fait certain : on ne prend pas le temps de souffler dans D. Gray Man !
D.Gray Man t.22
Katsura Hoshino
Editions Glénat
Juillet 2012
6.90 euros