Six ans après la sortie du premier épisode, Silent Hill revient au cinéma. La petite ville connue pour son brouillard, ses alarmes et ses monstres surgit une nouvelle fois pour hanter le personnage de Heather, la replongeant dans ses origines. Après la réalisation saluée par la critique que nous avait livrée Christophe Gans (Crying Freeman, Le Pacte des loups) en 2006, c’est au tour de Michael J. Bassett (Solomon Kane) de s’atteler à la difficile tâche de faire une suite.
Il est certain que celui-ci a essayé de multiplier les références au jeu « Silent Hill 3 » dont le film est tiré : costumes , symboles, décor. Même le célèbre Robbie the rabbit (peluche de lapin rose ensanglanté) trouve sa place dans cet épisode pour le plus grand plaisir des fans.
Visuellement, le film tient le choc avec une atmosphère angoissante et noire où les créatures sont plus effrayante les unes que les autres. On salue particulièrement le monstre constitué de dizaines de têtes de mannequin en plastique vivantes.
Le point faible du film est malheureusement le scénario qui, bien que distrayant, résume trop vite la mythologie du lieu. Tout est survolé pour mettre en avant le gore et le suspens.
La vie sentimentale de Heather, qui est devenue adolescente depuis le premier film, est soporifique et son histoire d’amour avec le personnage de Vincent donne seulement envie de hurler… de rire. Les dialogues entre les deux sont d’une faiblesse incroyable et l’évolution de leurs sentiments (en 48h) est complètement irréaliste.
La fin du film donne l’impression d’avoir subi de grosses coupures pour parvenir à tout faire tenir en 1h30. Encore une fois l’histoire est bâclée pour mettre en avant une grosse scène de combat avec Pyramid Head.
Les comédiens du film arrivent tout de même à tirer leur épingle du jeu. Adelaide Clemens qui reprend le rôle de Sharon (qui avait rendu célèbre Jodelle Ferland) est crédible. Les seconds rôles s’en tirent bien, même si on aurait voulu que le talent de Carrie-Anne Moss (Matrix) et celui de Malcolm McDowell (Orange mécanique) soient plus exploités.
Jeff Danna reste au commande de la musique et continue l’excellent travail qu’il avait commencé dans le premier film en y faisant souvent référence.
Le film aurait pu être réussi si Michael J. Bassett s’était contenté de la réalisation sans en écrire le scénario. Malheureusement Roger Avary, scénariste du premier Silent Hill et qui devait également se charger du deuxième film, a été mis en prison pour homicide involontaire lors de l’élaboration du scénario…
Conclusion:
Un film de genre, très visuel, destiné au grand public plutôt qu’aux fans du jeu vidéo qui pourraient être déçus par l’adaptation.
Silent Hill : Révélation 3D
Réalisé par Michael J. Bassett
Avec : Adelaide Clemens, Sean Bean, Carrie-Anne Moss, Malcolm McDowell