J’ai Lu s’est lancé il y a quelque mois dans le secteur bit-lit en nous proposant d’éditer au format poche des romans de qualité. Pour commencer à explorer leur collection, je n’ai pas pu m’empêcher de lire le premier tome de la saga Rebecca Kean, intrigué que j’étais par la quatrième de couverture et par l’illustration. Ce tome semblait jouer sur les standards tout en les détournant au profit d’une version plus Urban Fantasy que bit-lit pure. Curieux j’ai donc poussé la couverture de ce roman pour ne plus vraiment en revenir.
La couverture est, je trouve, fort réussie, prenant en compte des standards de la littérature bit-lit en lui adaptant une touche de mélodramatique et d’éléments ésotériques. L’ensemble est cohérent avec le contenu du roman et je n’ai pas relevé une seule fausse note en termes d’illustration. Du grand art, donc.
La quatrième de couverture m’a alléché je ne peux donc que vous la redonner pour vous tenter à mon tour :
« Burlington…Nouvelle-Angleterre. Pas de délinquance, élue la ville la plus paisible des États-Unis, bref un petit havre de paix pour une sorcière condamnée à mort et bien décidée à vivre discrètement et clandestinement, parmi les humains. Malheureusement, en arrivant ici, je me suis vite aperçue que la réalité était tout autre et qu’il y avait plus de démons, de vampires, de loups-garous et autres prédateurs ici que partout ailleurs dans ce foutu pays. Mais ça, évidemment, ce n’est pas le genre de renseignements fournis par l’office de tourisme. Maudit soit-il… »
Au-delà de l’humour de cette présentation du roman, j’ai été ébahi par la qualité narrative de l’auteure. La fluidité de son scénario, ses personnages hauts en couleur, son style très « page-turner », sont autant d’éléments mettant en valeur Rebecca Kean.
Commençons par les personnages. Et là tout y passe : vampires, sorcières, loups-garous, changelins, chamanes, démons,… et j’en oublie à mon avis. L’ensemble du panthéon mythique de l’Urban-Fantasy est réuni dans ces pages, mais chacun a un rôle défini dans le roman et s’y tient, donnant à l’ensemble une cohérence particulièrement exceptionnelle. Quel plaisir de changer de page en page de territoire entre les vampires et les loups-garous, les chamanes et les « potionneuses »… Le background scénaristique de chaque personnage est également très crédible et nous évite les sempiternels combats ancestraux entre les races dépourvus de causes. Ici, la guerre existe, mais elle se justifie par tout un ensemble de facteurs crédibles.
Rebecca Kean en elle-même est particulièrement crédible et j’ai suivi ses aventures avec un grand plaisir. Qu’il s’agisse de combat, de magie, de sexe, tout est dans les « normes » que l’on pourrait s’imaginer sans pour autant tomber dans une démesure de mauvais aloi. Le scénario ouvre dès à présent à des suites possibles et attendues avec impatience par le lecteur. La crédibilité de celui-ci laisse d’ailleurs la porte ouverte à de futurs excellents moments de littérature imaginaire dans les mois qui viennent.
Je ne peux donc pas m’empêcher de vous conseiller ardemment cette saga d’Urban-Fantasy franchement bien montée, magnifique écrite et particulièrement efficace. J’ai beaucoup utilisé le mot crédible au cours de cette chronique, mais c’est une volonté de ma part puisque la bit-lit doit être imaginaire sans tomber dans les excès. C’est le cas de cette excellente série que je vous convie à découvrir d’urgence…
Traquée
Rebecca Kean T1
Cassandra O’Donnell
Darklght
J’ai Lu
12 €