Avez-vous entendu parler des Fedeylins, ces êtres féériques hauts d’une quinzaine de centimètres vivant sur la rive d’un marais ? Non ? Alors précipitez-vous sur ce livre dans lequel Nadia Coste vous conte leur histoire au travers de la voix de Cahyl, tout jeune Fedeylin.
Servi avec brio par une couverture superbe, dans les tons verts correspondant à la nature, si importante dans le fil du texte, ce roman est un vrai chef-d’œuvre ! La couverture correspond on ne peut mieux au roman, David Revoy ayant su donner un visage (ou une silhouette) aux héros qu’a imaginé Nadia, et ce, parfois dans le moindre détail. Ici, ce sont autant l’auteur que l’illustrateur qui doivent être salués pour leur talent indéniable !
Mais entrons immédiatement dans le vif du sujet : je vous sens trépigner d’impatience. La société Fedeylin est très structurée : chapeautés par les cinq Pères fondateurs plus puissants que n’importe quel Fedeylin, chaque individu a sa place et sa fonction. Car oui, quand on est Fedeylin on appartient à l’une des cinq castes avant même de naître (par l’apposition d’une marque sur la nuque) : les Prieurs, chargés d’organiser chaque cérémonie et de vouer un culte aux démiurges ; les Bâtisseurs, qui construisent, entre autres lieux, les Gabda-Mars (petites maisons abritant une famille ou un mâle) ; les Créateurs, imaginant et fabriquant toutes sortes d’objets utiles ; les Transmetteurs, qui sont la mémoire de ce peuple puisqu’ils indexent et archivent chaque évènement ; et enfin les Récolteurs, qui ont en charge les récoltes et l’élevage de lombrics, une tâche peu reluisante mais indispensable. « Être Fedeylin c’est accepter », accepter son destin, accepter les aléas de la vie. Un dicton quelque peu contradictoire quand on sait que sur l’autre rive du marais vit un peuple redouté, toléré mais pas accepté : les Gorderives. Longtemps en guerre, les deux petits peuples ont scellé un pacte de non-agression depuis plusieurs décennies. Cette période de paix va-t-elle durer encore longtemps ?
Et Cahyl dans tout ça ? Et s’il ne rentrait pas dans le moule ? Son absence de marque est une défaillance, une anomalie, une terrible aberration. Cette particularité physique s’ajoute à une singularité psychique que je tairais (pour ne pas gâcher votre plaisir !). Comment se fondre dans la masse quand on est unique ? Comment peut-on vivre sans destin ? Ce sont autant de questions que soulève Nadia et auxquelles Cahyl devra trouver la réponse. Seul ? Non ! Heureusement, son amitié profonde – presque fraternelle – mais contre-nature avec Glark lui permet de trouver tout le réconfort et l’estime dont il est si cruellement dépourvu.
Un récit à la première personne envoutant et passionnant (il m’a été difficile de laisser Cahyl et Glark à la fin de ce premier tome) qui mérite plus que tout d’être lu par le plus grand nombre. Non seulement le style de l’auteure est excellent, mais en plus le scénario est d’une originalité et d’une finesse remarquables. Qu’on soit un enfant (bon lecteur), un ado ou un adulte, Fedeylins est plein d’enseignements et de leçons de vie. Chacun y trouvera son compte à coup sûr. Et pour une fois dans un roman de fantasy, il n’est pas question de Bien ou de Mal mais de concepts bien plus intelligents et concrets que cela.
J’ai définitivement adoré : vivement la suite ! Il me faudra malheureusement attendre jusqu’en octobre pour lire le deuxième opus (Aux bords du mal).
Pour plus d’infos, consultez le site de Fedeylins ici : http://www.fedeylins.fr/ (je vous conseille vivement de regarder les vidéos très intéressantes de Nadia).
Les Rives du monde
Fedeylins T1
Gründ
18 €
Parution le 10 mars 2011 !