La SF n’est pas forcément ce que Bragelonne publie le plus à l’heure actuelle. Et pourtant le peu qu’ils publient est très bon. C’est donc avec plaisir que j’ai découvert le premier roman d’une série de Kay Kenyon, intitulée l’Entier et la Rose. Avec La Splendeur du Ciel, le lecteur va être surpris. Car loin des clichés de la science-fiction où la science est le premier objet de réflexion, nous allons partir à la découverte d’un nouveau monde particulièrement surprenant…
La couverture de Stéphan Martinière est fort réussie. En effet elle correspond assez bien à l’univers que le lecteur imaginera en lisant le roman, ce qui est une excellente chose en soi. Trop de romans proposent des couvertures éloignées de ce que le lecteur va découvrir au fil des pages, créant parfois le sentiment d’être floué. La quatrième de couverture donne une bonne idée de ce que vous allez lire :
Titus Quinn, pilote interstellaire, est prêt à tout pour retrouver son épouse et sa fille. Il est persuadé qu’après le naufrage de leur vaisseau, ils ont été tous trois projetés dans un autre univers : « l’Entier ». Un endroit à la fois étrange et attirant, peuplé de différentes espèces intelligentes qui vivent sous un ciel de feu qu’on appelle la splendeur. Les Tarigs, seigneurs élégants mais cruels, règnent sans partage sur ce monde fabuleux.
Resté longtemps leur prisonnier, Quinn réussit à s’échapper et à revenir sur Terre, seul hélas. Sans preuves ni souvenirs précis de son séjour là-bas, personne ne croit à son histoire. Jusqu’au jour où la compagnie Minerva découvre des indices de l’existence de l’Entier. Quinn reçoit la mission d’y retourner, afin d’ouvrir cet eldorado à la convoitise de ses employeurs.
Mais Quinn n’a qu’une idée en tête : sauver ses deux bien-aimées.
Le tout premier point à noter ici est que Kay Kenyon fait commencer son scénario de manière extrêmement active avec une scène surprenante à la fin de laquelle tous ses personnages ou presque décèdent de manière violente. Mais pourquoi cette IA rendue folle par un calcul impossible va-t-elle mener le lecteur dans un autre monde ? C’est l’apparition de Titus Quinn qui va faire comprendre à quel point de récit va être sympathique. Tandis qu’il est sur Terre il apparaît comme un excentrique mis au ban de la société et soupçonné de s’être débarrassé de sa femme et de sa fille durant la période de dix ans où il a purement et simplement disparu.
Mais ce personnage va évoluer au fil des pages pour devenir très attachant au fur et à mesure de sa redécouverte de l’univers de l’Entier. D’ailleurs cet univers m’a par trop fait penser à ce que Raymond E. Feist a proposé sur ses cycles pour que je me laisse à penser qu’il s’agissait réellement d’inédit. Cette civilisation empreinte d’une Asie médiévale est fort intéressante mais régie par des codes déjà vus. Je trouve cela un peu dommage dans un roman qui veut nous faire découvrir un monde que de telles références soient reprises. Mais cela n’a pas entâché mon plaisir de lecture car l’auteur vient nous enjôler avec un récit mené de main de maître et une plume des plus efficaces.
Le scénario, sans offrir de réelles nouveautés, n’en reste pas moins passionnant et je me suis vraiment immergé dans l’histoire de Titus Quinn. Le personnage de Sydney est assez surprenant d’ailleurs, tout comme les hommes-chevaux chez qui elle est esclave/otage. De la grande science-fiction anglo-saxonne, bien loin des conflits intergalactiques classiques.
La Splendeur du Ciel, titre qui trouvera sa signification dès le début du roman, est un excellent roman de science-fiction, bénéficiant d’un scénario bien conçu et d’une réelle intrigue mené par des enjeux planétaires. Tout amateur de SF souhaitant se détendre trouvera ici ce qu’il cherche et ne pourra qu’espérer une arrivée rapide sur les étals des libraires du second opus.
La Splendeur du Ciel
L’Entier et la Rose T1
Kay Kenyon
Bragelonne
25 €