La saga Elric fait partie des plus célèbres des univers fantasy littéraire, de même que Conan, Le Seigneur des Anneaux, ou encore le Deathdealer. Depuis 1977, aucun nouveau texte concernant le sorcier albinos n’avait vu le jour et c’est avec un plaisir teinté d’inquiétude que j’ai vu le projet de coécriture entre Michael Moorcock et Fabrice Colin. La tension est montée d’un cran lorsque j’ai eu entre les mains le roman mais je n’ai pu me retenir de me plonger dedans immédiatement.
La couverture de Brom n’est pas, à mon sens, une des plus belles qu’il aurait été possible de faire. Le personnage d’Elric a déjà offert plus que son content de magnifiques dessins. Or là je le trouve fade, mal proportionné, mais il représente en même temps assez bien le personnage. J4ai donc eu un sentiment plus que mitigé en regardant cette couverture mais la quatrième a achevé de me convaincre de me lancer dans la lecture.
Prince déchu, dévasté par la mort de son aimée, Elric de Melniboné a juré de ne plus jamais se servir de Stormbringer, son épée maudite qui boit les âmes et lui procure sa puissance et sa vitalité.
Accompagné de son fidèle compagnon Tristelune, Elric, abattu et mourant, part en quête de son dernier espoir : l’Anémone Noire, une plante magique ne fleurissant qu’une fois par siècle, qui pourrait lui redonner des forces et de grands pouvoirs. Pour la trouver, il doit gagner les ruines de Soom, une cité perdue au cœur d’une jungle inhospitalière infestée de créatures maléfiques…
La première chose à noter concernant ce roman est que le lecteur ne sera pas dépaysé s’il sort d’une lecture des précédents opus. Le Prince de Melniboné et son fidèle Tristelune sont bien là, vivants et prêts à en découdre pour parvenir à trouver l’Anémone Noire. Le scénario est des plus classiques pour Elric mais finalement n’est-ce pas ce que les lecteurs tels que moi attendent d’un tel roman ? Eh bien si, et c’est pour cela que les ficelles habituelles de Moorcock ont su me ravir et m’emporter vers Soom sans aucun difficulté.
La plume de Fabrice Colin, dont j’avais finalement assez peur sur ce thème, s’adapte parfaitement à celle que Moorcock nous proposait auparavant. Rendant à la fois le style très littéraire tout en gardant le côté purement action du style originel. De page en page, le lecteur ne s’ennuie à aucun moment et va découvrir une aventure réellement inédite avec un plaisir non feint.
En tout début d’ouvrage, un encart couleur offrant une carte détaillé de l’univers moorcockien, suivi des biographies des deux auteurs. CE léger bonus est appréciable sans être réellement indispensable. Il n’explique d’ailleurs pas vraiment un prix que je trouve excessif. Cela reste mon avis toutefois mais un roman trop cher limite les ventes, même auprès des passionnés qui attendront probablement la sortie en poche.
Elric, les buveurs d’âmes est un excellent roman de sword and sorcery que même ceux découvrant le personnage sauront apprécier. Au fil des pages sont distillés des éléments des histoires essentielles publiées auparavant et même si le prime abord sera surprenant, tous y trouveront leur compte. Deux grands auteurs d’imaginaire pour la suite d’une grande série, que demander de mieux ? L’ensemble est cohérent, très bien écrit, surprenant, et colle parfaitement au thème. Il ne nous reste plus qu’à espérer que le partenariat entre les deux plumes se prolongera car un tel roman ne peut rester un one-shot dépourvu de suite. Cela serait réellement trop dommage tant Les buveurs d’âmes a su me convaincre du bien-fondé de sa publication…
Elric, les buveurs d’âmes
Michael Moorcock & Fabrice Colin
Fleuve Noir
19,50 €