C’était demain – Karl Alexander

Faire se rencontrer Jack l’éventreur et H.G. Wells est en soi une idée intéressante bien que pas forcément nouvelle. Jack en aura rencontré du monde dans la littérature, et cela est d’ailleurs surprenant pour le premier des serial-killer. Mais Karl Alexander a-t-il su offrir la qualité de traitement nécessaire à un personnage à la foi aussi charismatique mais également monstrueux ? La réponse tout de suite.

La couverture est un modèle du genre. Alain Brion est un des nouveaux grands illustrateurs français et il est en vogue à juste raison. Son travail est toujours ou presque en accord avec le roman, propose une excellente vision de ce que le lecteur va trouver dans le livre. Et cette fois encore, il n’a pas manqué à sa réputation puisque le côté brumeux, les cadrans d’horloge, le couteau rouge de sang en guise de seule note de couleur  sont une réelle réussite.

La quatrième de couverture est tout aussi intéressante que la couverture :

H. G. Wells, le fameux auteur de La Machine à explorer le temps et de La Guerre des Mondes, a bel et bien construit un appareil capable de voyager à travers les âges.
Quand il se décide à en faire une démonstration à ses amis du tout Londres de 1893, il est loin d’imaginer qu’un de ses hôtes, le chirurgien Leslie John Stephenson, est en réalité Jack l’Éventreur. Et lorsque Scotland Yard sonne à sa porte à la recherche du meurtrier, celui-ci s’empare de la machine et s’enfuit dans le futur – San Francisco, en 1979.
Wells, décidé à mettre fin à ses agissements et à le livrer à la justice, n’a d’autres choix que de partir à sa poursuite ; mais à son arrivée dans l’avenir, il va découvrir un monde qui, s’il ne manque pas de… charmes, fait montre d’une violence à même de faire passer Jack l’Éventreur pour un enfant de cœur… 

Jack l’éventreur au XXième siècle en compagnie de H.G. Wells : un casting de rêve pour un roman dont le lecteur va forcément attendre beaucoup. Personnellement, j’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre mais soyons franc, il m’a un peu laissé sur ma faim. L’enquête est bien construite, les personnages sont impeccables, le scénario est cohérent et suit des lignes directrices fortes et intéressantes.

De même la traduction est de bonne qualité. Je n’ai relevé aucune fausse note, aucun souci n’ayant pu gêner à un moment ou à un autre ma lecture de ce roman.

Mais qu’ai-je donc bien pu trouver à y redire alors ? Tout simplement que Karl Alexander m’a laissé sur ma faim. Le scénario, malgré sa cohérence, manque du piquant que les deux principaux protagonistes auraient pu offrir, et la candeur de Wells fait un peu peur. Mais il faut passer au-dessus de ces légers inconvénients pour regarder l’essentiel de ce livre. C’était demain est un excellent roman de divertissement pur, qui a probablement un peu vieilli mais qui reste savoureux. Une sorte de petite pépite que le lecteur devrait découvrir tant l’ensemble relativement classique pourrait donner une bonne leçon à des auteurs qui pensent aller au-delà de la littérature de l’imaginaire en proposant des romans mal construits, dépourvus d’intérêt,… Mnémos a donc bien fait de nous reproposer ce roman qui, pour ma part, a bien su me plaire, voire même m’emporter sur les traces du Ripper…

C’était demain
Karl Alexander
Dédales
Mnémos

19 €

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