Un Hiver de Sang – Un monde sans Dieux T.1 – Brian Ruckley

Tous les amateurs d’imaginaire connaissent la hard science-fiction, jugée par de nombreux novices comme beaucoup trop complexe bien  que passionnante pour ses aficionados. Eh bien je viens de découvrir la hard-fantasy. Brian Ruckley est à la fois un auteur de génie et l’un des pires qu’il m’ait été donné de lire, et je m’en vais vous expliquer pourquoi.

Commençons par la couverture, assez réussie. Une illustration de Gene Mollica, tout en guerre et en sang qui met immédiatement le lecteur en situation. Il n’y a pas mieux à dire que cela : de la guerre du sang, le ciel d’hiver… Cela représente parfaitement toute une tranche du roman. Réussite, donc, pour cette couverture.

Voici la présentation de l’éditeur :
« Une trêve troublée s’est installée entre les thanes des lignées du vrai sang.
À présent qu’un nouvel hiver s’annonce, les armées de la Route Noire ont repris le chemin du sud, quittant les terres où elles furent exilées, au-delà du Val des Pierres. Pour certains, la guerre n’apportera qu’une mort rapide et violente. D’autres ne connaîtront jamais le tumulte des épées qui s’entrechoquent, ni les champs jonchés de cadavres. Pour ceux-là, la guerre n’est qu’un excellent moyen de favoriser leurs ambitions. Qu’ils se hâtent, car bientôt les ténèbres qui descendent sur le monde les engloutiront, comme les autres.
Car, tandis que la tempête des batailles fait rage, un homme s’engage sur un chemin solitaire, une voie qui éveillera un terrible pouvoir en lui. Son héritage sera un héritage de sang. »

Ce roman est très bien écrit, bien construit et l’auteur parvient à créer un univers d’une profondeur réellement surprenante. De bout en bout l’histoire a une réelle cohérence, les personnages sont humains dans leurs plus braves ou plus viles manières. Mais cet ensemble cohérent et bien écrit perd de son intérêt devant la complexité incroyable du roman. Il m’a fallu plus de 100 pages avant de vraiment commencer à me repérer à la fois dans le temps et avec les personnages. Si l’univers d’Un monde sans Dieux est parfaitement cohérent et que l’on se prend au fil des parties à réellement entrer dans l’histoire, le départ est difficile. La scène d’introduction est assez emblématique de ce que le lecteur attend après la couverture, mais ensuite les décalages temporels ont achevé de me perdre dans les limbes de Ruckley.

L’auteur aurait-il perdu de l’intérêt en simplifiant légèrement son propos ? Je ne pense pas… Et pourtant il conserve tout au long de son récit ce savant mélange d’intrigue et d’action qui parvient à faire d’Un hiver de Sang un bon roman, quoique probablement rebutant pour une certaine tranche du public, plus habituée aux récits faciles à la Gemmell.

La comparaison avec les « grands anciens » de la fantasy se fait malheureusement au détriment de Brian Ruckley. Il crée un univers réellement passionnant et impressionnant de solidité. Il sert son histoire d’une plume agréable et la traduction est à la hauteur. D’autre part l’éditeur nous fait la grâce rare en France de ne pas couper le récit malgré le fait qu’il s’agisse d’un joli pavé de 600 pages. Principe qui a, pour moi, achevé de signifier la complexité du roman : un lexique clôt le tome. Cela arrive trop rarement pour que l’on ne puisse le remarquer.

Un Hiver de Sang est donc un bon roman qui séduira les amateurs de fantasy très dense, cohérente et humanisée à souhait. Malgré sa complexité il est très bien traduit et peu de fautes sont à relever au fil des pages. Je suis curieux de voir ce que l’auteur va faire sur les tomes suivants, si la complexité inhérente au récit va s’assouplir ou si je vais rerentrer dans l’univers plus aisément. A suivre donc…

Un Hiver de Sang
Un monde sans Dieux
Brian Ruckley
Eclipse

19 €

Titre :
Série :
N° du tome :
Auteur(s) :
Illustrateur(s) :
Traducteur(s) :
Format :
Editeur :
Collection :
Année de parution :
Nombre de pages :
Type d'ouvrage :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *