Aleister Danakern est un journaliste belge diplômé en archéologie qui nous propose le premier tome d’une saga de fantasy aux inspirations clairement égyptiennes. Le Faucon d’Or s’ouvre donc dans le désert, avec le personnage de Souti, jeune prêtre. Versé au cœur d’une guerre entre les Humains et Hyksos. Cette guerre va entraîner chacun des personnages au cœur d’une tourmente dont nous ne savons pas s’ils sauront en sortir indemnes…
La veine égyptienne a été assez peu exploitée dans le domaine de la fantasy, du moins dans les livres que j’ai eu l’occasion d’avoir entre les mains. C’est pour cette raison que j’ai été particulièrement curieux de découvrir cet univers qui avait pour moi l’attrait de la nouveauté. Le petit format de cet ouvrage est également un des aspects qui m’a séduit car bien souvent les sagas de fantasy ont un désavantage : sur 500 pages un bon tiers peu vite s’avérer indigeste et donc découvrir une histoire où l’auteur semble ne pas s’encombrer de fioriture peut-être séduisant. Et effectivement les textes sont directs, résumant une action trépidante et prenant le lecteur dans le jeu de l’auteur.
Pour autant les qualités narratives ne sont pas absentes, loin s’en faut. Le sens du détail, sans être poussé à un extrême, reste particulièrement agréable à lire et l’on peut sans peine imaginer les scènes mises en place par l’auteur dans notre esprit.
Le scénario, bien que reprenant les grands classiques de la survie d’une population assiégée de tous côtés et luttant sans relâche, reste bien ficelé avec de bons moments qu’il s’agisse de combats ou bien de dialogues assez bien ficelés.
Passons maintenant aux défauts, car tout livre en a : trop de sexe tue le sexe. Il est bien connu que la fantasy est la terre littéraire où il est le plus facile de laisser parler toutes les sensualités imaginables mais personnellement je trouve cela dommage de tomber dans la pornographie littéraire. Alors que nombre d’auteurs jettent un voile pudique (ou pensé comme tel) sur les scènes de sexe de leurs ouvrages, Aleister Danakern a le défaut de les pousser au bout. Entrecouper une histoire somme toute très intéressante par des scènes de sexe torride m’a donné l’impression d’être pris pour un adolescent prépubère. Sensation assez désagréable je dois dire. De plus elles ont le tort de ne pas faire avancer l’histoire. Personnellement je suis plus adepte de la sensualité que du sexe en littérature, mais peut-être suis-je seul à avoir ces préférences, qui sait ?
Le Faucon d’Or, premier tome du Cycle du Kemet est donc un excellent roman, court et très dense que nombre de lecteurs seront ravis de découvrir. Je ne peux que leur conseiller de ne pas s’attarder sur les scènes dont je parlais plus haut et d’engloutir ce livre en attendant que les Editions Persée sortent un tome 2 que j’attends déjà avec impatience.