Alors que les vampires sont au centre de toutes les attentions du moment en matière de littérature on ne peut que se réjouir du succès des Editions du Petit Caveau qui proposent une ligne éditoriale fantastique et vampirique sans sombrer dans la bit-lit parfois assez déprimante. De notre sang être dans cette veine : un fantastique épuré, romantique et gothique à souhait qui va ravir les lecteurs. Autre talent de cette maison, trouver des auteurs qui publient pour la première fois et don t le texte est lourd de promesses d’avenir. Découvrons donc ce premier roman d’Adeline Debreuve-Theresette…
Commençons avec un œil purement technique : Personnellement au vu du descriptif je m’attendais à un ouvrage un peu plus conséquent. Il ne fait en réalité que 150 pages et s’apparente finalement plus à une novella qu’à un véritable roman. Cela est-il si grave ? Non. Autre atout technique : une couverture signée Anne-Claire Payet qui bien que pouvant surprendre d’entrée de jeu par son aspect vaporeux défini assez bien le texte et invite au voyage dans une ruelle sombre éclairée de seules lanternes.
Mais le véritable point fort ne se situe pas là. Bien souvent les petites maisons d’édition trouvent de nouveaux auteurs par les idées qu’ils sont capables de générer pour un texte, au-delà parfois de la pure qualité littéraire. Le Petit Caveau prend ici tout le monde à contrepied avec un texte véritablement littéraire. Tous les mots choisis le sont à bon escient, il n’y a aucun excès d’adjectifs, de fautes de syntaxes,… Du point de vue de la lecture on plonge avec délice dans un univers décrit avec une langue douce et feutrée. Adeine Debreuve-Theresette est donc une véritable auteure dans son sens le plus noble : capable d’écrire une histoire de manière à emporter le lecteur dans un tourbillon de sensations diverses. Le style littéraire est absolument capital en matière de fantastique et cette nouvelle auteure s’en sort à merveille.
Mais un premier ouvrage n’est jamais exempt de bémols. C’est le cas de celui-ci. Une histoire un peu facile, un scénario potentiellement trop à l’eau de rose et un certain manque d’action sont quelques-uns des défauts inhérents à ce type de récit. Mais le plus grave d’entre eux reste finalement que le lecteur reste sur sa faim une fois la dernière page tournée. Bien sûr l’histoire fini comme l’on aurait pu s’y attendre mais le lecteur que je suis a envie de dire : « Et ensuite… ? » Cette sensation de frustration liée probablement à la longueur de l’ouvrage car la lecture en est suffisamment agréable pour regretter la fin.
Deuxième titre paru aux Editions du petit Caveau, De notre sang est un bon roman fantastique, tendant par endroit à un peu trop de sentimentalisme mais cela ne gêne pas réellement la lecture. Gros point fort de ce titre : un véritable style littéraire qui devrait gagner le cœur des amateurs de littérature du XIXème siècle. Malgré ses défauts ce roman est donc un succès qui ne se démentira probablement pas auprès d’autres lecteurs. Autre aspect agréable et utile de ce livre : les droits d’auteur seront reversés à la Société Protectrice des Animaux. Acheter ce livre sera donc aussi un acte citoyen. Pourquoi s’en priver ?
De notre sang
Adeline Debreuve-Theresette
Editions du Petit Caveau
14,90 €