Corinne Guitteaud fait partie de ces auteurs français de SF qui parviennent à faire rêver leurs lecteurs de planètes lointaines, d’êtres étonnants et d’aventures passionnantes. Aquatica peut d’ailleurs à ce titre être considéré comme son « grand œuvre ». Une planète océanique, un nouveau gouverneur, nombre de difficultés à gérer et d’obstacle à surmonter pour que le destin de chacun des protagonistes s’accomplisse. Joli programme haut en couleurs… Le temps de se régaler est donc venu.
En science-fiction, l’idée de grande aventure liée à une planète a déjà été explorée par de nombreux auteurs et celle de la planète aquatique l’a été aussi. Mais Corinne Guitteaud parvient dans sa tâche à atteindre le niveau de l’un des maîtres du genre : Frank Herbert. Je ferai ici nombre de comparaison entre les deux auteurs car Dune et Aquatica ne sont pas si différents que cela à mon sens. Quitte à être exact, ils sont totalement opposés sur un certain nombre de points. Tout d’abord les deux planètes : Dune est une planète désertique tandis qu’Aquatica est une planète océanique. Dans le roman de Frank Herbert, le gouverneur est un homme tandis que chez Corinne Guitteaud il s’agit d’une femme.
Mais la plus grande part des différences s’arrête là. On retrouve dans les deux ouvrages les mêmes luttes contre les intérêts galactiques, le même combat pour la survie et le même destin totalement incontrôlable qui prend possession du héros. Toutefois, Aquatica n’est pas une imitation de Dune, loin s’en faut. Créant elle-même un univers entier avec toutes les difficultés que cela inclut, l’auteure propose une aventure unique. Chaque personne semble obéir à sa propre conscience plutôt qu’à la volonté de l’écrivain, les évènements s’enchaînent sans que le lecteur puisse présager de ce qui se produira.
Aquatica propose une aventure grandiose, où l’épique côtoie l’intimiste, où l’avenir d’une planète dépend de peu de choses finalement. De Tamara Whalings vont dépendre de nombreuses choses et finalement ce qu’elle craignait va peut être prendre forme…
Juste un mot de la couverture : très réussie et réalisée par l’auteure elle-même, elle représente à merveille l’idée que l’on se fait de l’héroïne et de la planète. Le seul défaut serait cet aspect un peu trop « numérique » qui transparaît.
Le comparatif entre Aquatica et Dune ne s’arrête donc pas aux similitudes et aux oppositions mais bel et bien à leur nature même : le récit de grandes aventures où le destin de milliers de personne dépend d’une seule. La qualité est également une question à se poser dans cette comparaison : personnellement, j’ai pris autant de plaisir à lire le splendide Dune qu’Aquatica, c’est dire à quel point il est réussi.
Ajoutez à cela le fait que le roman fait plus de 450 pages et vous aurez vite compris que le plaisir va durer. En effet, Aquatica n’est que le premier opus de la trilogie Atlante et je peux vous dire que les deux tomes à venir promettent énormément de plaisir…
Aquatica
La trilogie Atlante T 1
Corinne Guitteaud
Voy’el
25 €