Le duo parisien, composé de Anna et Ulrich, est revenu en juin avec un tout nouvel album, portant le nom de leur fille : Mara. Proposant un doom metal teinté de post, puissant, émouvant et prenant, ils savent comment prendre les auditeurs aux tripes.
L’album s’ouvre sur Gehenna, avec ses chants d’enfants en chorale qui m’ont particulièrement surpris, mais très vite la noirceur de la musique du duo reprend. La guitare d’Ulrich démontre toutes ses capacités mélodiques, tandis que la voix d’Anna ajoute à cette mélancolie, cette noirceur. C’est à la vois intense, triste et puissant. Les deux musiciens se donnent dix chansons pour convaincre et dès la première ils y parviennent, notamment grâce aux deux niveaux de voix de la vocaliste. Malignant suit et de nouveau l’auditeur plonge dans les ténèbres insondables, pour son plus grand plaisir. La mélancolie de l’ensemble est juste prenante et j’ai adoré de la première à la dernière note. Mais il se dégage également une beauté incroyable de cette alchimie entre musique et voix, de cette expression des sentiments profonds et enfouis. Martyr reste dans la même veine et l’on n’est pas dépaysé à l’écoute, avec peut-être des guitares encore plus saturées. L’album continue et apparaît Mara, la chanson éponyme de l’album. Un petit bijou de composition, d’émotion, et de talent. On sent l’amour que le groupe a mis derrière ce titre et cela dès la première seconde. Le refrain est de toute beauté et c’est ma piste préférée de l’album. On enchaîne avec The White Death, toute en puissance et en émotions.
Chthonia marque le passage dans la seconde moitié de l’album, avec toujours ce côté lancinant et prenant donné par la musique, l’émotion étant portée par la voix d’Anna. L’introduction de Frost est pour sa part un bijou de piste de transition comme j’en ai rarement entendu : doux, tendre et pourtant toujours mélancolique. Covenant, Queen ov Hades et Mother ov All restent dans la veine globale, et excellente, de l’album. De la puissance, de la mélancolie, une âme. C’est d’ailleurs ainsi que je définirai le mieux la musique composée par ce duo : elle est pleine d’âme.
Mara est un superbe album de Doom, et la preuve de la maturité grandissante du projet. Anna et Ulrich nous proposent une plongée dans leur univers : sombre, inquiétant, triste, et pourtant si beau. Une belle démonstration de doom atmosphérique à la française.