Il est maintenant venu le temps de la conclusion pour cette sublime et épique saga de fantasy à la fois inventive, émouvante et passionnante…
Entre alliance et complot, la conclusion de la série Les Os Émeraude ne se fera pas sans bruit. Ni sans honneur.
Le monde se remet à peine de la guerre qui a opposé ses deux superpuissances, qu’une autre prend déjà sa place : la Guerre Lente. Cette dernière n’utilise plus de soldats, d’armes ni de bombes, mais le cinéma, la médecine et l’économie. Les alliances entre les pays changent et, face à ce nouvel équilibre mondial, les clans rivaux d’Os Émeraude doivent user de tous leurs atouts pour maintenir leur domination sur Kékon.
L’île n’est plus isolée comme autrefois, et les Os Émeraude ne peuvent plus vivre selon leurs traditions ancestrales. La famille Kaul va devoir s’adapter pour survivre. Son conflit avec le clan de la Montagne est loin d’être terminé et ses ennemis guettent la moindre de ses faiblesses pour frapper.
Alors qu’une nouvelle génération s’apprête à prendre la relève, les clans doivent songer à l’avenir : à quoi ressemblera le monde qu’Hilo, Shae et Anden lègueront à leurs héritiers ?
Un final époustouflant
Il est rare qu’un livre me tire des larmes, et pourtant j’en lis énormément. Mais là je dois dire que Fonda Lee m’a tout simplement impressionné avec un récit prenant de la première à la dernière ligne. On retrouve la famille Kaul dans sa quête de l’hégémonie sur Kékon, et dans leur volonté d’écraser le Clan de la Montagne. Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’autrice va nous proposer un récit impressionnant de profondeur et de maîtrise. Elle dénoue toutes les intrigues posées précédemment, elle vient tout résoudre tout en rendant l’ensemble des plus addictifs. Et pourtant avec 902 pages il s’agit du plus gros tome de la trilogie, et pourtant on ne les voit pas passer. Et que dire de cette fin ! Elle est logique, magnifique et émouvante, comme rarement.
Toujours autant d’action, mais pas que…
Fonda Lee maîtrise toujours autant les codes de son roman et nous emmène sur les traces des aventures trépidantes et pleines d’action de ses personnages. D’enlèvement en combats singuliers, les scènes d’action rappellent le meilleur du cinéma asiatique évidemment mais pas seulement, avec une vraie manière de travailler le mouvement à travers son système de « magie ». Mais les combats n’occupent pas la totalité de l’histoire, loin s’en faut. Le Clan Sans-Cimes propose aussi une vision très politique, très stratégique de mener sa guerre avec la Montagne, y compris à l’international. Et cette alchimie fonctionne merveilleusement bien justement, le combat se produisant lorsque l’Augure des Saisons ne peut pas dénouer elle-même la situation. Voir revenir Wen est aussi un grand plaisir de ce roman, j’adore ce personnage.
Des sauts temporels parfois perturbants
Le seul bémol de ce tome est finalement une manière de sauter des phases temporelles un peu trop rapidement à mon goût, la seule indication se trouvant en tête de chapitre mais sous la forme suivante : « vingtième année, sixième mois » par exemple. Et cela se produit tous les trois à quatre chapitres, posant un souci, je trouve, de lisibilité du fil temporel et c’est un peu dommage. Mais en dehors de cela ce roman est un sans-faute.
La trilogie des Os-émeraude est un petit bijou de fantasy qui a gagné nombre de prix à l’étranger mais est resté presque trop anecdotique en France et c’est vraiment dommage. L’univers est innovant, les personnages attachants, le côté dynastique fonctionne parfaitement, le système de magie fonctionne bien, et le tout est cohérent de bout en bout. Ne me reste plus à espérer que l’éditeur se décide à sortir le recueil de nouvelles que l’autrice a proposé à la suite de ses trois tomes ! Appel à eux pour qu’ils l’éditent !
