Les Larmes du Yokai – Loïc Clément & Margo Renard

« La tradition prétend que les appelle ‘Larmes’ car elles sont transmises à un fils sur son lit de mort. Moi je crois qu’on les appelle ainsi car en brandir une sur le champs de bataille équivaut à fabriquer des veuves et des orphelins. » (sic)

Caleb, un brillant chat-samouraï enquêteur, sillonne l’île d’Onogoro avec son serviteur Doglass, en quête de mystères à résoudre. Dans ce Japon médiéval fantastique entre science et magie, une larme de yôkai est transmise par un père noble à son fils sur son lit de mort. Ce legs inestimable est un sabre qui renferme l’âme d’une créature légendaire, lui conférant par là même des pouvoirs extraordinaires. Caleb, enfant adopté, est ainsi l’un des rares gaijins à posséder un tel trésor. Privilégiant la résolution de ses enquêtes par l’usage de son intellect hors pair plutôt que par la force, Caleb Inari n’est pourtant pas le dernier à la bagarre. Surtout si son souffre-douleur Doglass est en première ligne… Lorsque ce duo atypique arrive dans la ville de Chidori pour de nouvelles aventures, l’accueil n’est pas des plus chaleureux. Les étrangers n’y sont pas forcément bien vus. Pas de quoi se départir de sa nonchalance et de son humour corrosif habituels pour Caleb, qui va faire la connaissance de Béryle. Cette patronne d’auberge, veuve et gaijin elle aussi, s’occupe seule de son commerce aux côtés de son jeune fils Tristan, et sa vie n’est pas simple tous les jours. Quoi qu’il en soit, la situation à Chidori s’avère rapidement explosive. La petite communauté d’apiculteurs qui assure l’économie de la ville est désemparée par la mort mystérieuse de ses abeilles. Le manque d’intérêt des pouvoir locaux finit d’asseoir des tensions bien installées. Le daimyo local, représentant de l’empereur, serait-il corrompu ? Avec ses compagnons, Caleb va mener l’enquête, qui les mènera à découvrir les secrets cachés dans les profondeurs de la ville…

Entre tradition, culture et respect, un chat apparaît 

Les premières pages de cette nouvelle aventures interpellent. En effet, lancée tel un roman une préface, l’aventure de Caleb débute en mignonerie, classe et violence. Trois pages suffisent aux auteurs pour plus que nous mettre l’eau à la bouche. Les dessins qui pouvaient sembler enfantins sont en fait classes et épurés, le symbole du couple majestueux des Grues doublé de la puissance du Yokaï du renard de feu nous accrochent instantanément. La violence et le sang n’en sont pas délaissés mais sont menés de manières à ne pas choquer les plus jeunes lecteurs. Mais on se doute bien que ce Gaijin de Caleb et sa bouille de fripouille ne va pas nous laisser de marbre dans son aventure.

Kaboum !

Ce mot sert à résumer parfaitement l’essence du duo principal qu’est Caleb et son acolyte Doglass, mais aussi la trame de l’histoire. Le binôme aussi farfelu soit-il n’en ai pas moins des plus sérieux et respectueux des traditions mais aussi de leurs engagements.
Entre filouterie, simplisme, ignorance mais aussi ingéniosité et technique Caleb est un protagoniste possédant tous les éléments clefs pour nous divertir et nous tenir en haleine dans ses quêtes. Son assistant Doglass lui, bien que ‘soumis’ est tout de même un enquêteur et négociateur / maître dans la discussion hors paire. Leurs talents réunis sont détonnants et l’on s’attache à eux instantanément.

Les apparences sont trompeuses

Le style graphique et visuel de la couverture est un peu du 50-50. En effet, à la première approche nous pensons à une bande dessinée pour enfant entre le titre et l’image choisit. Mais si on se penche un peu plus dans les détails, le travail de mise en couleur et son côté élaboré nous suggère de nous pencher un peu plus sur le sujet. Et c’est là que la magie opère avec l’introduction citée plus haut avec ces trois pages façon préface de roman.
Le côté double face est aussi évoqué dans la BD à travers le Daimyo rouble et malfaisant. Des morales dissimulées dans cette histoire sur fond de Japon médiéval.

N’attendant rien de particulier de cette bande dessinée, c’est finalement conquis que je ressors. Le rythme est bien mené, les personnages attachants et captivants, et l’histoire se met bien en place pour laisser présager une suite épique, drôle et plein de rebondissements. On se répètera, mais le travail des coloristes et du choix d’application de ces dernières rend littéralement plus de profondeur aux dessins qui allient simplicité, lignes épurées mais techniques à la fois.
Vivement la suite !

Titre : Les Larmes du Yokai
Série :
N° du tome : 1
Auteur(s) : Loïc Clément
Illustrateur(s) : Margo Renard
Traducteur(s) :
Format : Album de BD
Editeur : Glénat
Collection :
Année de parution : 2024
Nombre de pages : 88
Type d'ouvrage : BD/Comics/Manga

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