Une de ces adaptations de partie de jeu de rôle qui fonctionne, notamment grâce au talent de conteur de son auteur.
Voici sept ans, les elfes sont sortis de leurs forêts du nord pour libérer la cité humaine de Brenhaven. Ils étaient les seuls à pouvoir le faire, les seuls capables de vaincre le Nécromant et son armée de morts-vivants. Malheureusement, après leur victoire, les héros ne sont jamais partis. Ils sont devenus les nouveaux tyrans, imposant une « paix elfique » qui opprime la population sur bien des aspects. Certains citoyens résistent, dans l’ombre, en attendant un soulèvement populaire. Mais la plupart veulent seulement éviter les ennuis. C’est le cas du nain Tolan Dunkar, lanternier de profession, qui aurait préféré ne pas voir cet adolescent humain tomber à ses pieds depuis un arbre interdit…
Une partie de jeux de rôle
Ce roman est la retranscription d’une partie de jeu de rôle menée par Claude Guéant à laquelle a participé Pierre Grimbert. Et cela se ressent tout au long de la lecture. En effet l’ensemble est très rythmé, on sent les archétypes de personnages, l’histoire en elle-même a tout pour plaire et ressemble à un scénario pleinement réussi et des plus ludique.
Un scénario à la fois intense et drôle
L’histoire crée nous propose de plonger au cœur de Brenhaven, cité soumise à la Pax Elfica, dure pour les habitants. On suit le nain Tolan Dunkar, sa femme, un halfeline et le jeune homme qui va arriver tel un boulet de canon dans la vie du couple et de la ville. E l’aventure qu’ils vont vivre est des plus passionnantes, et cela malgré quelques facilités scénaristiques par endroit. On suit le quatuor avec plaisir dans leurs pérégrinations et à aucun moment on ne s’y ennuie. C’est parfaitement rythmé, les personnages sont attachants, on se prend au jeu du scénario et le tout se dévore avec avidité.
Un univers qui fonctionne parfaitement
L’univers de Pax Elfica est purement de la fantasy, dans le sens le plus classique : différentes races, de la magie, des créatures étranges (spéciale dédicace au potame)… Mais classique ne veut pas pour autant dire inintéressant. En effet Pierre Grimbert prend l’univers et le sublime par sa plume, proposant des décoras tantôt sombres, tantôt grandioses. Les insectes qui grouillent tout au long du roman comme les bonnes idées du scénario. L’utilisation de la magie est elle aussi bien amenée et bien gérée, provoquant quelques sourires par moment concernant les sorcelets.
Un beau livre
Mnémos et les XII Singes nous proposent ici un beau livre : jaquette, jaspage, couverture reliée, cartes en couleur dans les gardes… Autant de petits détails qui en font un bel objet qui ravira les fans de belles bibliothèque. Mnémos s’est en l’occurrence surpassée sur le sujet et c’est un réel plaisir d’avoir en main ce roman.
Avec Le Lanternier Pierre Grimbert nous ouvre les portes de l’univers de la Pax Elfica, à la fois prenant et très réussi. Ce premier roman dans ce monde donne vraiment envie d’en avoir d’autres tant la simplicité apparente de l’ensemble, combinée à une histoire prenante et à des personnages forts vient ravir le lecteur. Une belle réussite à la fois littéraire et rôliste que ce roman, et je vous invite donc à vous jeter dessus avec avidité pour le découvrir. Les coéditions ludiques de Mnémos et les XII Singes promettent d’être belles, si elles sont à l’aune de ce roman-ci.