Un documentaire passionnant sur un pan méconnu de l’histoire.
Une nuit, à Rome, dans une bibliothèque de livres rares, le journaliste Jean-Baptiste Malet découvre un ouvrage de 1913 présentant les plans d’une cité colossale appelée à devenir la capitale du monde. Glorifiant la mondialisation des échanges, cette ville promet d’écrire une nouvelle page de l’histoire de l’humanité en réunissant les élites scientifique, intellectuelle, sportive et spirituelle de toutes les nations. Fasciné par cette utopie, Jean-Baptiste Malet se lance dans une enquête mondiale afin d’en raconter l’histoire.
Conçue à l’aube du XXᵉ siècle par deux artistes américains établis à Rome, Olivia et Hendrik Andersen, et dessinée par l’architecte français Ernest Hébrard, cette cité idéale a été soutenue par des Prix Nobel de la paix, des monarques, des philanthropes et de grands journaux. Ce rêve grandiose connut un succès planétaire à la veille de la Première Guerre mondiale. Et une seconde vie au temps du fascisme italien.
Quand je me suis intéressée à La capitale de l’humanité, j’envisageais un livre documentaire passionnant mais fastidieux. Passionnant ce livre fut, et pas une ligne ne m’en a paru ennuyeuse !
Un travail de recherche titanesque
Je tiens à souligner le travail exceptionnel de l’auteur, qui nous narre cette histoire vraie avec un talent de conteur. C’est extrêmement précis, riche de détails, de dates et de dialogues, sans jamais tomber dans l’ennui. Historique et documenté, mais aussi rassemblé, recontextualisé. Cette grande qualité est rendue possible par de titanesques recherches, qui ont duré plus de 8 ans. Lettres, journaux intimes, plans, visites de musées… Autant d’éléments éparpillés aux quatre coins du monde, à partir desquels J. B. Malet a su retrouver une chronologie et un sens. Certains documents sont d’ailleurs présentés dans l’ouvrage, et l’illustrent agréablement.
Un documentaire très agréable à lire
J’ai donc pris beaucoup de plaisir à suivre les aventures (véridiques) d’Hendrick & Olivia Andersen et d’Ernest Hébrard, dans ce projet fou, sans doute plus prétentieux qu’ambitieux, de construire une Capitale de l’humanité. On y découvre, par le prisme d’un regard peut-être un peu chauvin mais jamais exagéré, la démesure du projet, sa mégalomanie, son ethnocentrisme et les idées de progrès et de paix qui en ont convaincu plus d’un…
Ce livre documentaire a donc été pour moi une découverte passionnante !