Entretien avec Nils, Jacou et Déhà, de Dropdead Chaos

Bonjour, et merci de prendre le temps de me répondre. Pouvez-vous tout d’abord vous présenter et nous expliquer ce que vous faites dans Dropdead Chaos ?

Nils : Hello, merci à toi, alors je suis Nils et je suis le guitariste soliste.

Jacou : Quant à moi je suis Jacou et je joue de la basse.

Déhà : Je suis Déhà, chanteur & aux machines/claviers.

Comment en êtes-vous venu au rock et au metal ?

Nils : Tout petit, mon oncle m’a fait découvrir Iron Maiden pour qui je voue un culte encore aujourd’hui, et depuis ce jour mon objectif dans la vie a été de faire comme eux. J’ai limé Maiden England en VHS un nombre incalculable de fois !

Jacou : J’ai été initié à la maison avec les vinyles de mon père qui écoutais du Deep Purple, Black Sabbath et ACDC. J’ai ensuite découvert Nirvana et Metallica et enfin la révélation absolue avec la découverte chez un pote, vers 14 ans je crois, de Pantera qui est toujours mon groupe favori.

Déhà : J’ai découvert le metal généraliste avec la télé dans les 90’s, mais finalement j’ai découvert l’extreme avec Shape Of Despair et je suis totalement tombé dedans. Chose marrante, la même année je découvrais Linkin Park qui reste un de mes groupes de chevet.

Comment est né le groupe ? D’où est venu son nom ?

Nils : Dropdead Chaos est né pendant la pandémie en 2020 initialement sous la forme d’un collectif. À l’époque il n’était pas question de former de groupe mais juste de faire un titre pour soulever des fonds et aider les soignants face au COVID via la Fondation de France. Nous nous étions d’ailleurs associés avec le metal social club (merci à Pascal Gueugue) !
On s’est donc réuni autour d’un producteur, HK du Vamacara Studio pour réaliser « Black Thoughts ».
Nous ne nous connaissions que peu, voire pas du tout à ce moment-là. Le fait de pouvoir faire un titre de cette qualité dans ces conditions était assez fou !

Même à distance, des liens très forts commençaient déjà à se créer entre nous et donc après le succès de « Black Thoughts » nous avons décidé de faire un 2ème titre toujours sous la forme d’un collectif pour aider les salles en difficultés puis le désir de jouer ces deux chansons sur scène était de plus en plus présent dans nos esprits… Avec l’encouragement et le soutient de HK qui pour le coup est devenu notre manager et la proposition du Hellfest de venir jouer sous la Altar, nous avons rapidement pris la décision de faire de DDC un vrai groupe et nous avons réalisé notre 3ème single « Humans ».

Jacou : Le nom DROPDEAD CHAOS est venu d’une association d’idées proposées par HK. Nous cherchions un nom à mettre sur notre collectif de l’époque. Plusieurs idées ont été mises sur la table mais aucune n’a vraiment trouvé grâce à nos yeux.
Et puis HK est arrivé avec DROPDEAD CHAOS. En anglais, lorsqu’on associe le mot dropdead avec un adjectif, cela renforce la portée donnée à l’adjectif. Par exemple dropdead gorgeous pourrait être traduit par mortellement belle/beau. Alors que nous vivions tous un vrai chaos, HK a proposé le nom DROPDEAD CHAOS afin de tout simplement dire que même lors d’un évènement difficile il peut en sortir quelque chose de beau. Nous sommes un merveilleux chaos !

Underneath The Sound est le premier album du groupe. Comment s’est passée la composition ? Qui écrit la musique, qui se penche sur les paroles ?

Nils : Le processus de composition s’est complètement déroulé à distance. De nos jours il y a beaucoup d’outils qui facilitent ce genre de méthode de travail et de toute façon… Nous n’avions pas le choix avec tous ces confinements (rire) !
Ensuite en ce qui concerne les rôles, chacun est libre d’apporter son idée, on l’écoute ensemble et tout le monde y ajoute sa touche.
Je pense que c’est ce qui fait l’une des forces du groupe : nous avions, je dirais, une ligne directrice au niveau du son qu’on cherchait, à savoir très influencé par la vague de Nu Metal des 00’s. Mais comme nous sommes tous issus d’horizons différents et que chacun participe à la composition, le rendu final est assez original je trouve et nous permet de nous démarquer de ce qui se fait dans ce style.
HK a également beaucoup contribué à l’écriture ainsi qu’aux arrangements.
Puis les paroles sont faites par nos 2 chanteurs, Renato et Déhà .

Jacou : Il n’y a pas trop de règles pour la composition comme tu peux le voir, ce qui est sûr c’est que comme nous sommes tous différents et quand une idée nous parle à tous et qu’on y met tous notre patte ça donne un titre de DDC. J’ajouterais qu’on a réussi à se réunir entre musiciens en sortie de confinement pour jouer les titres qui ont fini sur l’album afin de peaufiner quelques arrangements. Cette étape nous a permis de nous souder encore plus.

Déhà : Souvent, pour la composition des paroles, nous fonctionnons en binôme avec Renato, que ce soit pour des idées de paroles ou des métriques. J’ai la capacité « d’entendre » des mots facilement, tandis que Renato est une machine à trouver des mélodies de fou. Donc c’est, en fait, assez facile pour nous deux d’arriver à un mélange de nos qualités. Puis bah, on va s’aider si l’un flanche, on aura toujours des idées ! Et puis, il y a le reste de l’équipe derrière aussi…

Où trouvez-vous l’inspiration quand il s’agit d’écrire de la musique ?

Nils : C’est compliqué à expliquer. En règle générale, je prends ma guitare et je commence à riffer un peu dès qu’une idée me traverse l’esprit.
Tu sais, ça m’est arrivé de me lever en pleine nuit par exemple car j’avais un riff en tête.
Je pense constamment à la musique de toute façon !

Jacou : Personnellement j’enregistre toutes mes idées sur mon dictaphone soit avec un instrument, soit en chantant (mal) un riff, une ligne de basse ou de chant ou une idée rythmique. Pour l’inspiration les sources sont trop nombreuses pour être citées.

Quelles sont les thématiques de fond de cet album, décrites dans les paroles ?

Jacou : Les paroles sont écrites par les deux chanteurs, Déhà et Renato qui ont leur sensibilité propre. Évidemment la période COVID que nous avons traversée, et qui nous a donnés naissance, a eu un impact significatif sur les textes. Cependant toute cette période est abordée d’une façon poétique et suggérée. Il y a aussi des textes très personnels qui parlent de leurs envies, de leurs échecs mais aussi de leurs visions de la musique.

Nils : Par exemple, le texte de « Underneath The Sound » (titre qui ouvre notre album) a été écrit par Déhà pour Renato. Déhà a voulu mettre en mots ce que Renato a pu ressentir au moment de devoir stopper son métier, la scène. Il s’est donc efforcé de se mettre dans la peau de celui qui ne peut plus monter sur scène alors que c’est toute sa vie.
À l’inverse un titre comme « Rainman » a des paroles qui ont été écrites par Renato pour Déhà. Il y parle de la difficulté de trouver sa place dans la société et de devoir y interagir de façon normale alors qu’on n’en a pas forcément la capacité psychologique.
Les paroles de DDC sont donc tournées vers l’introspection et le don de soi.

Déhà : Comme le disaient mes comparses, c’est assez introspectif en thèmes plus personnels comme forcément « Underneath The Sound » ou « Rainman ». Après, nous avons des thèmes qui nous ont touchés à ce moment-là, comme l’enfermement, le confinement (« Escape », « Black Thoughts »), les révoltes (« Humans »), … Nous essayons toujours d’apporter un message à travers la violence des paroles, quelque chose qui permet de se faire comprendre et que ceux qui lisent les paroles se sentent compris, et qu’à travers ces mots et cette compréhension, ils puissent « guérir », aller mieux.

 

Comment est-ce que vous avez bossé sur l’artwork de cet album ? L’image de cet arbre légèrement illuminé est très évocatrice. Quelle signification y vois-tu ?

Nils : L’histoire de cette pochette est intéressante. Nous cherchions un visuel pour notre album. Quelque chose qui ne réponde pas forcément aux codes du metal. On nous avait proposé des trucs très colorés et d’autres très épurés. Mais on ne s’y retrouvait pas.
C’est lors du tournage du clip de « One Last Encore » que Renato a pris une photo de l’arbre avec les lanternes (qu’on voit dans le clip). Et quand HK l’a vue, il a de suite proposé une pochette à partir de ce cliché. Puis quelques modifications plus tard on avait notre pochette.

Jacou : Le hasard faisant parfois bien les choses, nous nous sommes rendu compte que, sur la pochette, il y avait 7 points de lumières. Nous sommes 7 dans le groupe et l’arbre représente de façon simple et évidente pour tout le monde la vie et la naissance… Tout est donc logique et cette pochette s’est imposée comme une évidence pour nous.

Quel est ta piste préférée de l’album et pourquoi ?

Nils : Pour moi c’est « Humans », elle a tout ce que j’aime ! Ça va vite puis ça devient super lourd sur les couplets puis ça repart sur les refrains, y a un gros déboitage de nuque juste avant mon solo et je trouve la fin merveilleuse avec les deux chanteurs qui chantent des parties différentes et les guitares harmonisées !

Jacou : Pour moi c’est plus « Underneath The Sound », elle m’a simplement bouleversé quand on l’a finie. Elle représente pour moi ce qu’est Dropdead Chaos.

Déhà : Je pense que ça serait « Rainman »… elle est ultra variée et représente aussi tout ce que DDC apporte sur la table. Mais je n’ai pas de préférée. « Sun » est ultra sombre, « Underneath The Sound » me déglingue émotionnellement à chaque fois…

Avez-vous prévu de sortir de nouveaux clips pour soutenir la sortie de l’album ?

Nils : Absolument ! Il y en a un qui est déjà prêt, qui sortira le jour de la sortie de l’album (7 avril) et on bosse déjà sur d’autres.

Quels sont les prochains projets pour Dropdead Chaos ?

Nils : Eh bien de tourner un max pour défendre ce premier album mais nous pensons déjà à la suite et nous avons déjà commencé à nous pencher sur la composition du 2ème album !

On peut vous voir où et quand sur scène ?

Nils : Les prochaines dates sont, le 25 Mars à Châteauroux, le 6 avril nous fêtons la sortie de l’album au Dr Feelgood Rocket à Paris, le 14 nous serons à Nevers, le 28 à Reims, le 29 à Nantes puis le 11 Mai à Colmar, le 25 à Lille.
Ensuite il y aura la date de Paris le 3 juin à la Maroquinerie, une date très spéciale avec un concours en partenariat avec ESP Guitars (notre sponsor).
Nous faisons gagner une guitare LTD M201, il suffit simplement d’acheter sa place en prévente et le gagnant sera tiré au sort !
Enfin le 11 Août au festival 666 et il va y en avoir d’autres !

Cela ne doit pas être simple de vous coordonner tous vu vos activités. Comment est-ce que vous gérez cela en tant que groupe ?

Nils : Effectivement… De par nos plannings, nos autres projets, il y a aussi des pères de famille dans le groupe, on se doit d’être hyper rigoureux. Encore une fois HK nous aide beaucoup à nous organiser. On fait fonctionner le groupe comme une entreprise en fait. On fait tout pour faire matcher nos emplois du temps, nous avons déjà tout prévu !

Jacou : En effet les agendas sont chargés et je fais partie des Papas du groupe (rire). J’ai, pour ma part, ouvert avec plusieurs associés un complexe dédié a la musique actuelle dans le Nord de la France (The Black Lab où DDC joue le 25 mai) qui me prend du temps c’est pour ça que j’ai quitté Black Bomb A. Je ne voulais freiner aucun de mes groupes et j’ai dû faire un choix. Je suis donc bassiste a plein temps pour DDC.

Plein d’excellents albums sont sortis en 2022. Une préférence, un coup de cœur que vous voudriez conseiller ?

Jacou : J’ai beaucoup aimé l’album des Bukowski qui a d’ailleurs été produit par HK (rire). Et dans la violence j’ai bien aimé l’album « Netherheaven » de Revocation.

Nils : Pour ma part je dirais « Impera » de Ghost (même si je préfère « Prequelle », c’est quand même génial), le premier album de The Halo Effect, « Day Of The Lost » et le dernier Arch Enemy, « Deceivers » !

Merci pour vos réponses et à très bientôt

 

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