Entretien avec Guillaume et Julien de Perseide

Cette interview a été réalisée au cours du Kave Fest 2023, sur lequel Perseide a joué.

Alors de base je voulais commencer par vous demander si vous étiez bien un groupe québéquois ? (Rires)

Guillaume : Il y a deux Perseides ! Car en plus l’autre groupe québéquois, je crois qu’ils tournent bien, ça crée beaucoup d’amalgame. Quand on tape Perseide dans “Google”, tu peux facilement tomber sur eux aussi, ça crée des ambiguïtés.
Julien : C’est la même orthographe ! Je pense qu’ils ont dû commencer en même temps que nous en plus.
Tant qu’on était tous petit, on s’est pas poser la question de rentrer en compétition avec eux, nous maintenant qu’on grandit un petit peu et qu’eux grandissent de leur côté aussi. Y’a pas de problème de copyright, c’est plus un problème d’algorithme sur les réseaux et sur YouTube.
après nous on s’est dit que nous si on fait grandir notre projet, théoriquement l’algorithme allait rendre plus puissants, mais c’est drôle en effet que nos musiques se mélange dans des playlists.
Guillaume : On va leur proposer une collaboration ! (Rires)

C’est votre premier concert dans un château ?

Guillaume : Et quel concert ! C’est un super coin ! Le lieu est beau et surtout il y a un super staff !

Julien : L’accueil est magnifique, on parle de château, on a été accueilli comme des rois.

Guillaume : L’orga est incroyable, t’arrive et t’es limite gêné d’être aussi bien traité.

Julien : On te décharge la voiture, on t’enlève tout de scène, on t’accompagne… l’accueil est ouf, on n’a pas l’habitude d’être autant chouchoutés.

Guillaume : Sur la technique également, on parle pas des hommes de l’ombre, mais si en régie, sur l’aspect technique ils le ressentent aussi, ce n’est pas que les artistes qui bénéficient de ça, c’est un tout, c’est important de le préciser. C’est un beau festival, bravo !

Comment avez-vous découvert le Kave fest ?

Julien : Initialement c’est Adrien qui s’occupe majoritairement de notre comm, booking… en démarchant les festivals intéressants, le Kave était assez évident.

Guillaume : On pensait jouer dans une cave avec 60 personnes mais y’en avait 600 ! Fais chier ! (rires)

Julien : Voilà… Donc globalement on recherche des supers festivals qui nous correspondent et qui match sur le plan “nous pour vous”

Vous êtes des amis d’enfance, est-ce pour cela que vous sélectionné plus des dates en fest : pour l’aspect convivial ?

Julien : Nous ce qu’il y a de sur déjà, c’est qu’on adore aller en fest, déjà en tant que public. Après c’est une ambiance complètement différente : prendre ton temps, parler avec les gens, surtout là dans une ambiance un peu bucolique, t’as l’odeur de l’herbe, la terre… J’adore les concerts en salle mais ce n’est pas la même manière de vivre la musique.

Je trouve que la manière de vivre la musique en tant que spectateur est vachement différente, c’est beaucoup plus immersif ! Et du coup forcément en tant que musicien c’est ces trucs là qu’on aime, parce qu’en fait toi en tant que spectateur c’est comme ça que tu vis la musique, tu écoutes bière à la main, tu chill, et là d’un coup “BAAAM” t’entend un méga son tu fais “waaaah”, tu te laisses guider… C’est cet esprit de découverte, essayer de convaincre des gens qui n’étaient pas venus pour toi. Nous on est fan du metal modern un peu catchy genre Papa Roach, gros plateau, gros public, tout le monde qui scande en même temps, c’est aussi ça qui nous plaît en festival, ce n’est pas le cas de tout le monde mais je préfère mille fois jouer en festival.

Ça fait 23 ans que vous tournez, de quoi on ne se lasse pas après tout ce temps ?

Julien : Je vais prendre la question à l’envers, des fois des connaissances dans le monde de la musique, on entend du jour au lendemain, ils font plus de musiques ! Ils ont arrêté !
Bah nous des fois on a eu des périodes de pauses, car ça fait 23 ans, il y a eu des hauts et des bas, on a été en études, on a eu des gosses en bas âges etc. Il y a forcément des moments où on a eu des pauses, mais même si on faisait plus de musique ensemble, on n’a jamais arrêté de composer des morceaux chacun chez nous, on a jamais arrêter de regarder de la musique, d’aller à des concerts… Pour nous ça paraît effarant de dire “quitter” le monde de la musique, parce que ya pas de monde de la musique : soit c’est ton truc, soit ça l’est pas. C’est comme vous qui venez bosser ici, vous êtes bénévoles mais parce que c’est quelque chose qui vous anime, et bah pour nous c’est exactement ça. Au bout de 23 ans, tu ne peux pas faire autrement ! C’est ton quotidien, moi par exemple ça va m’inspirer des paroles, que je vais vouloir écrire, ça va m’inspirer une mélodie et je vais me dire “putain ! et ça si t’allais le transmettre à des gens !” Si ça se trouve y’a des gens qui ressentent la même chose que toi et qui ne sont pas capable de mettre un mot dessus, qui se sentent peut-être seuls, et avec qui t’a envie de partager, dire vous n’êtes pas seuls, on ressent tous des choses similaires. Là on est dans un festival francophone nous on écrit en anglais, les gens ne connaissent pas toutes les paroles forcément, mais j’ai vu des gens au 1er rang derrière les barrières chanter les paroles de nos chansons, je pense que ça leur parlait, ça leur faisait du bien. Au bout de 23 ans, t’as envie de partager et à tous les niveaux. De composer, écrire, jouer et proposer ta musique à des gens pour leurs dire “Venez ! On ressent tous la même chose. Venez on vit un moment tous ensemble !”

Avez-vous une découvertes musicale récentes ?

Guillaume : Il y a MOF, c’est un mec qui chante super bien et qui donne des leçons de chant à Julien et Adrien, il a un flow Canadien mais c’est un groupe français …ils sont en train de développer leurs musiques et c’est en train de tout défoncer, c’est dans la veine de Bring me the Horizon, ça va vraiment tout défoncer. Ils ont sorti pas mal de single, ils sont plutôt techniques et c’est vraiment très prometteur.

Vous vous occuper comment quand vous partez en tournée tous ensemble ?

Guillaume : Quand tu pars c’est pour un périple de long voyage en général donc y’a pleins de gros délire en tous sens comme on se connait depuis longtemps.

Julien : Ce qui joue pour nous en tout honnêteté c’est le fait qu’on soit des potes d’enfance, avant d’être des musiciens donc du coup par rapport à des gens qu’on connaît dans le milieu de la musique, qui sont “plus professionnels” entre guillemet, qui font de la musique ensemble et qui font une tournée. Parfois en tournée c’est connu que tu peux te découvrir un manque d’affinités des uns avec les autres car vivre ensemble H24 dans un van, le logement, on en vient à “c’est connards là…”… Des  groupes ont splité car ça a pas matché humainement avec le reste de ces collègues. Nous à l’inverse, on part même en vacances ensemble hors tournées ! On se retrouve, on habite dans le même coin, on fait les Noël en famille etc. Pour nous la tournée ça ne change rien, au contraire même ça ajoute d’autres bons moments à délires.

Vous avez composé pour le film “Conscience” la chanson Protect Your Winters , cette expérience a-t-elle susciter d’autres curiosités, comme le jeux vidéo… ?

Julien : La composition de toute la bande son on la doit à notre ingé son qui a travaillé sur le score. On en a fait un morceau mais le plus gros, faut être honnête c’est lui. On a utilisé sa mélodie pour la travailler pour que ça corresponde à un vrai morceau de Perseide mais tout le reste du score c’est lui.
Et on a adorer l’expérience. Ça nous a vraiment parler et pour l’avenir, le jeux vidéo tout ça… Oui on est très geeks, on adorerait ! Le morceau Carry On d’Avenged Sevenfold qu’ils ont fait pour…

Guillaume : … Call of Duty !

Julien : Merci !

Guillaume : Je suis très geek !

Julien : Je suis geek d’une autre manière, je suis moins jeux vidéo, je suis plus cinéma, je lis beaucoup de comics, je consomme beaucoup de série B et autres, le jeux vidéo je n’ai pas trop le temps… Tout ça pour dire que Carry On était ouf ! Si on avait la même occasion ce serait un truc incroyable, en plus Ubisoft a un siège à Lyon, alors ça pourrait être sympa. Nous on adorerait, après les opportunités…

Guillaume : On a été sondés pour un jeu de société ! C’est en train de se faire, ils sont auto-produit pour leur jeu de société sur la base du Hellfest. Tu joues au jeu, tu fais partis d’un festoch’, d’un crew et tu dois supporter ton groupe pour remporter la partie, et on a été sondé avec des gros noms pour ça.
C’est vraiment cool d’imaginer un jeu de société avec ton nom dessus.

J’ai lu que “Sans Chester Bennington, Perseide ne serait pas Perseide !” Pourquoi ?

Julien : On est quatre potes d’enfance, on s’est connus avant de faire de la musique et quand est arrivée le nu metal fin 90 début 2000, on a découvert la vie ! Y a eu pour nous un avant et un après dans la musique. Quand on a découvert, car y’a pas eu que Chester, d’autres groupes comme Korn, System of a Down…

Guillaume : On est dans la bonne génération musicale quand même. Neo metal à fond fin 90, début 2000.

Julien : et Linkin Park ! A l’époque c’était complètement révolutionnaire !

Guillaume : Hybrid Theory c’est ce qui m’a lancé dans le monde du rock.

Julien : Là ce qui est encore plus incroyable, c’est le revival. Les titres posthumes qui sortent, tu te rends encore plus compte à postériori tu rends encore plus compte que c’était révolutionnaire. Parce que maintenant que tu as l’analyse avec 20 ans de recul tu te dis putain les bonhommes ils sont arrivés, le paysage de l’époque c’était ceci, et les mecs sont arrivés ils ont posé ça. Nous quand on était la tête dans le guidon à l’époque, on kiffait ! Et on ne se rendais pas compte de ce qu’on vivait, pour moi c’est une révolution, c’est comme Elvis, c’est comme Chuck Berry, mais pour notre génération. Chester c’est le fer de lance.

Guillaume : Au-delà de l’effet générationnel, y’a plein de gens qui se sont associés à lui face à des tabous de l’époque aussi.

Julien : Chester c’était le mec qui correspondait à beaucoup car beaucoup se voient en lui parce que c’était un mec qui pour le coup était en véritable souffrance. Y’a beaucoup de légende autour de son suicide, il a rejoint le club des rockstar légendaires qui sont décédés prématurément et brutalement, ça à ajouter à la légende et moi très inconsciemment ça m’a inspiré de ouf. Toutes ces nuances !

Guillaume : C’est déjà arriver qu’on associe Julien avec la voix de Chester dans nos commentaires de vidéos, pas que lui mais ça arrive souvent qu’on le compare à Chester.

Un petit jeu : Votre titre préférer de Linkin Park ?

Guillaume : In the End et Crawling

Julien : Faint et Papercut… On tente avec un autre groupe ?

Korn ?

Guillaume : Freak in the leash

Julien : Falling away from me. Et je me souviens Falling away from me c’est le salon des parents de Guillaume, chez Antho c’était System of a Down, chez moi c’était Marilyn Manson

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