Maxcellens
Bonjour, et merci de prendre quelques minutes pour répondre à mes questions. Peux-tu tout d’abord nous expliquer comment tu es devenue modèle ?
J’ai toujours aimé la photographie et l’art en général. Adolescente je suivais beaucoup de modèles alternatives connues comme Ophélia Overdose, Morgana, Comtesse Léa. J’avais un myspace où je postais des photos faite avec ma cam (à l’époque pas d’appareil photo sur mon téléphone) et retouchée avec des filtres un peu dark. C’est à ce moment-là qu’un photographe m’a démarché pour faire une séance photo. J’avais 18 ans à l’époque. Puis Facebook est arrivé, j’ai créé un compte et là j’ai eu plusieurs sollicitations. J’ai ouvert un book en ligne et puis voilà, ça s’est passé très vite. Comme j’étais en région parisienne et qu’il y a une grande communauté alternative, ça a été facile de rencontrer des photographes, maquilleuses, stylistes, créateurs. J’ai eu de belles rencontres et des projets que j’ai adorés mettre en place avec eux.
Il faut savoir qu’à la base je détestais qu’on me prenne en photo. C’était donc au début un exercice hyper compliqué pour moi. Puis je me suis prise au jeu, et donc je pose depuis 13 ans maintenant.
Tu évolues très souvent dans des univers dark, fantastiques et fantasy. Ce type de mondes est-il une passion chez toi ?
Comme pas mal de monde j’ai évolué dans ces univers, que ce soit niveau vestimentaire, musical, films etc, donc c’est naturel de monter des projets avec des univers dark ou fantastiques. Après j’aime bien faire des photos plus naturelles ou plus édito/mode. C’est bien de changer un peu, et de ne pas rester dans sa zone de confort.
Comment se prépare une séance avec toi ? Choisis-tu toi-même tes costumes ?
Ca dépend vraiment des séances, elles ne se ressemblent pas toutes. La plupart du temps, il y a une thématique définie dès le début. Je choisi l’équipe avec qui créer le projet photo et donc forcément les costumes. Parfois c’est en brocante ou Emmaüs que je trouve mon bonheur. Vinted est aussi pratique pour dénicher des pièces sympas pour des shoots.
Comment as-tu appris à poser ? Il se dégage souvent de tes poses, de tes regards, une douceur, une mélancolie, très belles à voir. Est-ce quelque chose que tu as spécifiquement travaillé ?
J’ai appris sur le tas. A chaque expérience, à chaque rencontre tu travailles tes poses, tes expressions. Généralement, je propose des poses aux photographes, ils me corrigent si besoin. Et sinon, des photographes plus « mode » m’ont apportés des conseils sur le placement des mains, l’expression etc
T’est-il difficile de te mettre dans la peau du personnage que tu es censée incarner ?
La plupart du temps non ça va, disons que c’est plus simple pour moi d’incarner des personnages sombres que doux. Mais ça se travaille, et comme l’équipe du shooting est bienveillante ça se passe toujours très bien.
Jérémy Belin Photographie – Bordeaux
Les make-up qui sont visibles sur tes clichés sont toujours très travaillés. Travailles-tu avec des maquilleuses ou bien réalises-tu parfois cet aspect toi-même ?
Je suis nulle en maquillage, je travaille donc toujours avec des maquilleuses qui ont une bonne connaissance et pratique de leur art. Et puis ça me fait découvrir du monde, j’ai rencontré des personnes qui sont devenues de véritables amies.
Tu shootes peu souvent en studio, en tout cas dans ce que tu postes. Est-ce un choix, est-ce que tu trouves que les décors naturels te correspondent mieux ?
Non je fais des photos autant en extérieur en studio. Je ne sais pas si j’ai une préférence, cela dépend du photographe ou simplement de la météo. Forcément en hiver tu fais plus de studio à cause de la pluie ou de la température.
Dans quel univers que tu n’as encore jamais exploré tu souhaiterais évoluer ?
J’ai encore pleins de thématiques à explorer, que ce soit dans le dark ou la photo plus naturelle. Des univers plus post apo, SF ou cyberpunk me tentent bien. J’aimerais aussi faire des projets photos avec des co-modèles comme des chevaux, chiens loups, chouettes etc…
On retrouve très peu de photos dénudées sur tes pages et c’est une excellente chose, je trouve. Actuellement dans le modeling et le cosplay, on a la sensation que si tu ne fais pas de nu ou de lingerie tu n’es pas visible. Quel est ton avis sur cette profusion d’étalage de corps, souvent peu réussi d’ailleurs, toi qui a quand même une longue expérience en tant que modèle ? Ne penses-tu pas que cela vient gâcher un peu le travail d’autres modèles ?
Je n’ai simplement pas envie de poster des photos dénudées car avec certaines personnes mal attentionnées sur le web, les commentaires lourdingues ç’est pas simple à gérer. Et aussi le fait que tout le monde peut enregistrer ta photo et en faire « ce qu’il veut » … Ce n’est pas simple. Après les autres modèles font comme elles veulent, si ce style de photos leur plaît c’est bien. C‘est pas vraiment à nous de changer nos façons de poser mais plutôt les autres qui regardent nos photos. Je ne sais pas si le nu est plus visible, ça dépend vraiment des photographes ou des modèles. J’en connais qui ont une grande notoriété sans pratiquer le dénudé.
As-tu des artistes qui t’ont inspiré et que tu aurais envie de citer ici ?
Alors il y en a beaucoup à citer comme Ophélia Overdose, Morgana et beaucoup d’autres… Sinon, je ne peux oublier de citer Comtesse Léa, qui est pour moi l’une des modèles françaises les plus incroyables qui m’a beaucoup aidé lorsque j’ai commencé les photos. C’est même elle qui est à l’origine de mon pseudonyme de modèle : Dame Akasha.
Tu as travaillé avec énormément de photographes au fil de ta carrière. Y en-t-il encore un ou deux avec qui tu rêverai de shooter ?
Il y en a beaucoup, que ce soir en France ou à l’étranger, par exemple : Isabelle Hanneuse Photography, Studio Derville, Daria Endresen, Aurore Brebel, Barbara Océane Delamotte, Accalmia, Nihil, A.M Lorek Photography, Faallaway, Laura Sheridan Photography…
Quelle serait ta série préférée parmi toutes celles que tu as shootées ?
Je ne pense pas pouvoir choisir une série parmi tant d’autres. Mais j’ai beaucoup aimé par exemple mon projet « Edward aux mains d’argent revisité », mon projet actuel « Roue de l’année », des séries plus guerrières.
Christophe Couteux Photography
Instagram a-t-il été un réel moteur pour la progression de ta notoriété ?
Comme toute plateforme, cela m’a forcément apporté de la visibilité et surtout de nouvelles rencontres photographiques, ce qui m’intéresse un peu plus. Mais je complète avec Facebook qui reste quand même un bon moyen de communication.
Sur quels autres supports peut-on retrouver ton travail ?
Je redonne les liens ici pour ceux que ça intéresse :
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui cherche à se lancer dans le modeling ?
Pour moi déjà aimer l’art et la photographie c’est primordial. Je vois beaucoup de jeunes filles qui se lancent dans la photo pour faire des selfies ou autres, peut êtrre pour avoir de la reconnaissance. Je ne dis pas que c’est mauvais, mais pour moi ce n’est pas ce qui compte et surtout la bonne mentalité. Etre modèle c’est transmettre une émotion, raconter une histoire à travers un visuel.
Il faut aussi être bien entourée, ne pas hésiter à demander un avis à d’autres modèles sur une personne qui semble louche ou autre. Je ne vais pas rappeler qu’il y a parfois des agressions envers les modèles lors de séances photos, il faut donc se protéger. Toujours demander d’être accompagnée surtout quand on ne connait pas le milieu et que l’on débute. Après avec l’assurance et l’expérience ça devient plus naturel, plus simple. Comme le monde de la photo est petit on finit par se connaitre plus ou moins tous, même de loin.
Il faut s’amuser, accepter la critiquer aussi car tout ne peut pas plaire. Se remettre en question pour évoluer dans son travail. Il faut donc se faire plaisir, être respectueux du travail des autres, et puis voilà faites nous rêver !
Merci beaucoup pour tes réponses et à bientôt au détour d’une nouvelle série de photos sur les réseaux !