Days Of The Lost – The Halo Effect

Il arrive qu’au sein de la rédaction d’eMaginarock, un album fasse consensus au point que chacun tienne à y aller de son petit commentaire. Et c’est ce qui est arrivé avec le premier album de The Halo Effect. Après la première chronique de Days Of The Lost par Thomas, on en remet une couche !

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, The Halo Effect – du nom d’une chanson de Rush sur leur dernier album Clockwork Angels – n’est pas le résultat de l’ennui de ses musiciens pendant la pandémie, bien que la longue période de calme qui en a résulté leur a donné le temps nécessaire pour préparer ce premier album. Quant au fait que les cinq membres soient des ex-membres d’In Flames, cela tient davantage à une coïncidence qu’à une volonté franche. Il faut en effet se souvenir que lorsque la scène de Göteborg voit le jour, il y a une trentaine d’années, sa communauté est très petite, et tout le monde se connaît. Ces liens amicaux et artistiques sont la raison principale de l’existence de The Halo Effect aujourd’hui.

Bien sûr, on ne peut décemment pas attendre d’un tel rassemblement de talents autre chose que du bon death metal mélodique suédois. De ce côté-là, Days Of The Lost ne déçoit pas, et propose dix titres taillés pour plaire à tous ceux qui ont grandi avec ce son si particulier dans les années 2000. Mais c’est surtout à Mikael Stanne et sa bande que cela plaît, et on sent dans leur démarche le plaisir de jouer la musique de leur adolescence, sans contrainte ni pression, forts de l’expérience acquise dans leurs carrières respectives.

En soi, l’album ne renouvelle pas le genre, pas plus qu’il ne regarde derrière lui en soupirant sur sa gloire passée. Si déclaration d’intention il y a, on pourrait la résumer à ceci : “voici d’où nous venons, voici où nous en sommes”. Les nombreux poncifs du genre – harmonies de guitares, refrains accrocheurs – se retrouvent à chaque morceau, et l’auditeur y reconnaîtra le langage musical typique d’In Flames, Dark Tranquillity et autres Soilwork.

On pourrait d’ailleurs légitimement se demander si l’album aurait été aussi bien reçu venant d’un groupe neuf, plutôt que de musiciens établis de cette scène. Pâle copie sans personnalité ? Hommage appuyé et réussi ? Il est vrai que le jugement des internautes se montre assez impitoyable quand l’attente est déçue ; un fait que les fans d’In Flames connaissent bien, beaucoup ayant exprimé des doutes quant à la direction prise par le groupe d’Anders Fridén. Avec Days Of The Lost, il serait facile de se dire qu’on a là le véritable In Flames, de façon un peu mesquine. Si le lien artistique est indéniable à bien des niveaux, The Halo Effect n’est pourtant pas un side-project de circonstance, non plus qu’un désir de “faire mieux que”. L’efficacité des morceaux tient au travail sérieux du groupe, et prouve qu’il souhaite exister sur la durée. Il suffit d’écouter des singles comme Shadowminds, Feel What I Believe ou l’éponyme Days Of The Lost pour s’en convaincre.

Il aurait été surprenant qu’avec un line-up pareil, Days Of The Lost déçoive. Bien au contraire, il devrait convaincre sans peine les sceptiques et garantir à The Halo Effect un succès au moins aussi large que les autres groupes de Göteborg lors de prochaines prestations live. L’une des meilleures sorties death metal cette année, dans un pays qui ne cesse de prouver à quel point il est imprégné de cette culture.

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