3 questions à Pierre Léauté, auteur de The 8 List

Bonjour Pierre, et merci de prendre le temps de me répondre. Est-ce que tu peux tout d’abord nous dire d’où est venue la première idée de The 8 List ? Et est-ce que tu as attendu d’en être à ton huitième roman pour sortir celui-ci des tiroirs ?

Si la question est celle de la préméditation, je plaide coupable. Oui, j’avais en tête cette idée  de Hate list depuis bien longtemps, mais je trouvais chose amusante que de la réserver pour                      mon opus numéro huit.

The 8 list est une porte d’entrée séduisante mais dangereuse vers un propos qui peut sembler convenu. Si l’accès à Internet est source de savoir pour l’humanité, autant l’humanité se dilue          dans l’Internet. Avec son consentement, certes, mais une acceptation teintée d’addiction. Les réseaux sociaux incarnent cet aboutissement (jusqu’au futur metavers ?). Nous leur abandonnons informations personnelles, opinions politiques ou religieuses, nous leur confions nos doutes, nos espoirs, nos préférences… Et nos haines. J’ai voulu un roman réaliste au point que le lecteur s’interroge sur son propre positionnement, sur ce qui fonde notre liberté. L’autre thème central est celui de l’identité, et il s’agit d’une question cruciale en ce qui concerne le héros magnat/geek du livre…

Le personnage de Thomas est assez atypique. Comment l’as-tu conçu ? T’identifies-tu à lui ? La question de la haine est-elle importante pour toi ?

Comme la plupart de mes personnages principaux, il demeure profondément humain. J’évite comme la peste les archétypes du genre et si beaucoup considéreront que ses actes le classent du côté obscur de la tech, je crois qu’il nous ressemble un peu… Il y a en lui un peu de moi, je l’avoue, un peu aussi de ces ambitieux capables de créer un empire à partir de rien, et surtout beaucoup de nous tous. La haine, ici, n’est qu’un business comme un autre. Je l’ai traitée au travers du prisme politique dans Je n’aime pas les grands et j’ai étudié à la loupe comment une communauté villageoise peut rejeter l’un des siens dans Retour à Malataverne. Dans The 8 list, l’échelle est globale.

Comme j’aime énormément les études de caractères, j’ai conçu une architecture de récit mêlant son histoire personnelle et un arc narratif plus classique. Passé et présent se répondent, s’expliquent, permettent de prendre du recul.

Finalement ce roman est de nouveau une critique de la société, à la fois à travers les médias sociaux, mais également à travers la relation haine-amour entre les humains. As-tu quelque chose à ajouter à ce sujet, à l’heure où les dissensions sociales sont particulièrement exacerbées dans le monde ?

Le message est critique bien entendu, parfois cynique. J’ai voulu aussi faire de ce livre un objet compulsif, très « méta » quant à son propos. Dans le premier chapitre (ou huitième ^^ puisque le compte est inversé ici), l’un des personnages s’interroge sur le choix de la couleur du logo de leur application. La couleur retenue est le rouge, « celle de l’audace », « ou du sang ». Tout comme la couverture du roman ! Je veux remercier l’équipe éditoriale de l’Homme Sans Nom qui a su avec talent métamorphoser un manuscrit et en respecter l’essence.

Question subsidiaire : tu nous donnes ta 8 list ?

Show me yours first. :-)

Comment ça, je me défausse ?

Titre : The 8 List
Série :
N° du tome :
Auteur(s) : Pierre Léauté
Illustrateur(s) :
Traducteur(s) :
Format : Semi-poche
Editeur : Homme Sans Nom
Collection :
Année de parution : 2022
Nombre de pages : 216
Type d'ouvrage : Roman

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