Grande amatrice d’H.G. Wells, ce titre phare manquait pourtant à ma culture. J’en ai, dans l’ensemble, apprécié la lecture. Cependant je suis un peu restée sur ma faim.
Un inventeur de génie construit une machine extraordinaire qui va lui permettre de se déplacer à travers les siècles. C’est ainsi qu’il atteint l’an 802701. Autour de lui, tout a bien changé, et les premiers habitants qu’il rencontre ont une attitude pour le moins étrange : une sérénité mêlée à une sombre terreur que l’apparition des Morlocks, des êtres peuplant les profondeurs de la terre, va bientôt expliquer…
L’histoire est prenante, et ce dès les premières pages. Avec précision, l’auteur nous décrit les personnages, les conversations, les objets : cela ne rend l’ensemble que plus crédible.
On retrouve, comme souvent dans les romans de Wells, un véritable souci de réalisme scientifique. Les questionnements que se posent les protagonistes sont extrêmement pertinents. C’est là que s’immisce le surnaturel, à travers des concepts tels que le temps, l’espace ou l’évolution, qui demeurent aujourd’hui encore suffisamment mystérieux pour que les possibilités déployées ici interrogent.
J’avoue avoir été un peu déçue par le voyage en lui-même, dont j’attendais beaucoup. J’ai là encore beaucoup apprécié la minutie avec laquelle l’auteur explique les théories portées par son personnage. Tout est crédible : l’évolution de notre humanité, les lois darwiniennes qui la sous-tendent…
Je m’attendais cependant à une histoire un peu plus imaginative. J’avais anticipé des voyages multiples à travers les siècles, au passé comme au futur, une découverte inédite de notre espace temps. Mais l’auteur se cantonne ici à nous décrire son “crépuscule de l’humanité”, à travers des idées qui restent certes intéressantes mais m’ont laissée sur ma faim. Alors que les possibilités semblaient infinies, le monde décrit est en définitive assez simple et n’apporte pas grand chose.
Ce récit reste cependant un bon moment de lecture.